Vampires vampires vampires : infection
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 Kimmy's writing, yay !

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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptySam 14 Mai - 20:24

Kimmy's Writing

and you better read or I'll whip you

Hey suckers ! ♥

J’ai plein d’idées pour des scénettes qu’on ne pourra/voudra pas forcément jouer, qui sont improbables ou juste déjà passées et ça me frustre. Du coup, j’ai décidé de les écrire, parce que ça fait longtemps que j’ai pas écrit sans rp. Ca me fait un exercice et ça vous fait un bonus – sauf si vous aimez pas, ce qui serait assez con en fait.
Du coup ! J’ai décidé de faire des one-shots avec des thèmes bien définis par une contrainte. Cette fois c’est l’alphabet mais si on s’amuse bien, je pourrais en faire d’autres.
Voici la liste des thèmes, les pairings (qui peuvent être amicaux, ennemis ou amoureux) seront une surprise pour vous jusqu’au moment où je posterai ! N’hésitez pas à m’en réclamer un en particulier et à faire des suppositions.

En gras se trouveront les sujets qui auront déjà été exploités ! Vous pourrez les retrouver plus bas :3


A - A tout prix
B - Black and White
C - Core
D - Disaster
E - Eternal Separation
F - Favorite Worst Nightmare
G - Golden Age of Baroque
H - Heartbroken
I - Innocence
J - Juste un instant, les coeurs, à l'unisson
K - Kan u tek a sekond 4 mi ?
L - Let me introduce you ...
M - Mighty mighty bright
N - Nudité
O - On Style
P - Petite folie
Q - Quand les dragons dévoraient le soleil
R - Reine de coeur
S - Stop it right now !
T - Times have changed
U - Un mâle pour un bien
V - Vacation
W - Wither and wither
X - X-Ray
Y - You're welcome
Z - Zeste de citron







  


Dernière édition par Kimchi Callahan le Jeu 19 Mai - 22:35, édité 1 fois
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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 15 Mai - 12:48

Nudité

Lettre N - Contient : inceste, nudité (duh!), termes sexuels, mention de violence.



Le zombie à la télé se jeta sur le personnage armé avec une telle aisance que le pauvre héros n’eut pas le temps de l’esquiver. C’était la troisième fois aujourd’hui et Cæm en jeta la manette de désespoir sur le sol. Avant de se précipiter pour la récupérer et s’excuser en embrassant ses touches avec délicatesse. Son frère fit un arrêt en voyant ça et haussa un sourcil. De toute évidence, il ne partageait pas l’intérêt de Cæm pour cet objet qui lui avait coûté les yeux de la tête.
Aless portait un perfecto en cuir noir, comme le reste de sa tenue et revenait tout juste du magasin de donut. Il ferma la porte d’un coup de pied agile et vint poser son butin sur la table basse alors que son jumeau reprenait place sur le canapé. Il n’aimait pas ce canapé. Il était dur et pas confortable et trop classe. Celui de chez lui – de chez Ash – avait été rompu à des heures de jeu vidéo et était à présent parfaitement adapté à ses fesses. Si on enlevait les quelques miettes de chips apparaissant régulièrement comme par magie depuis que Julian était venu s’installer chez eux, il était parfait.
Mais il n’était pas chez Ash. Ce dernier avait dit que la situation n’était pas très bonne ces temps-ci et qu’il préférait les savoir en sécurité, Ju et lui. Alors Julian était reparti à la Junkyard quelques temps pour chercher des affaires et son cafard et Ash avait déposé Cæm chez Aless en arguant que c’était de sa faute s’il avait été blessé et qu’il devait prendre soin de lui. En vérité, Cæm était presque entièrement guéri mais le mafieux préférait s’assurer qu’Aless aurait la bonté de lui donner toute son attention.
S’emparant d’un donut au glaçage rose, Cæm remercia son jumeau – il avait encore du mal à croire – en postillonnant alors que celui-ci s’en allait prendre une douche. Il s’essuya minutieusement les mains avant de reprendre sa manette pour retenter de passer la grotte de la Terrrrrrrrreur.
Alors qu’il échouait une quatrième fois, Aless s’échoua près de lui comme une baleine en manque d’eau et Cæm lui jeta un coup d’œil. Aussitôt, il vira au rouge et il détourna le regard. Il ne s’était pas attendu à un costume de chauve souris comme son pyjama licorne mais merde, Aless était nu. Nu comme un ver. Même un ver aurait été plus habillé, quand on y pensait, il avait toujours des bouts de feuille sur lui. Oui voilà, penser à autre chose. Ne pas regarder, ne pas regarder.
“ Eh, tu t’es étouffé?
– N-non ! Mais vas t’habiller, putain!”

Le jeune homme marqua un temps d’arrêt avant d’éclater de rire. Il en était presque à se plier en deux ce connard ! Fronçant les sourcils, le serveur s’éloigna un peu, marquant une distance de sécurité en essayant de ne surtout pas le regarder. Il dût néanmoins admettre que le rire d’Aless était aussi beau qu’il était rare.
“ C’est ça qui te gêne ? Mais enfin, on est jumeaux ! On a le même corps. A part que je suis plus grand, plus musclé et plus beau que toi, bien sûr.”
Cæm fronça les sourcils, marquant un pli en V au niveau de son front. Eh mais non, il était presque sûr qu’il était plus grand que lui !
“ C’est même pas vrai ! Je suis sûr que je suis plus beau que toi. Et plus grand.”
Aless eut un sourire carnassier avant de se rapprocher en lui disant qu’on allait voir ça. Quinze secondes plus tard, le mercenaire s’essayait à lui enlever son sweat à capuche alors que la manette venait de tomber par terre. Cæm, rouge de honte, se débattit grandement en hurlant qu’il ne se laisserait pas faire mais Aless était plus fort. Probablement parce qu’il se nourrissait de sang. Alors, le sweat vola à travers la pièce et Cæm se retrouva torse nu, essayant de se cacher avec ses bras comme il pouvait.
Il s’attendait à ce que son frère s’amuse de sa petite bedaine et de son manque de muscles. Mais Aless ne semblait pas amusé. Il semblait fixer la cicatrice qu’avait laissé la balle. Il n’avait plus besoin de bandage depuis une semaine et elle était à l’air. Elle n’était pas aussi monstrueuse que ce qu’il avait pensé au début. Ni aussi grosse. Aussi large que l’empreinte de son pouce, elle ressemblait à une petite fleur, un peu plus rose que le reste de sa peau. Aless hésita un peu avant d’avancer deux doigts sur sa peau. Cæm frémit, mais ce n’était pas à cause de la douleur.
“Est-ce que ça fait mal ?”
Perdu dans les yeux marron glacé d’Aless, son frère mit un petit temps à répondre avant de déglutir et de secouer la tête sans dire un mot. Voilà au moins une semaine qu’il n’avait plus mal du tout. Dans un mois, il pourrait rebouger le bras en toute liberté. En soupirant, Aless posa sa tête sur l’épaule du serveur, se sentant visiblement coupable. Mais comme il avait son honneur de Callahan, il ne pouvait pas l’admettre.
“Si tu buvais du sang, ce serait déjà guéri depuis longtemps.
– Non ! Je ne veux pas …

Le mercenaire avait relevé la tête prestement et le dévorait du regard, près à lui dévorer le visage s’il disait quelque chose de vexant apparemment. Déglutissant, Cæm s’arrêta, pas sûr de vouloir mourir maintenant.
“ Quoi, devenir comme moi ? T’en fais pas, aucun risque, j’ai une mère psychotique, c’est pour ça que je suis comme ça. Enfin, je suppose que maintenant qu’elle est allée se suicider pour un rituel dont j’ignore tout, je peux plus tout lui mettre sur le dos.”
Voilà, il était énervé maintenant. Merde, il voulait éviter ça à tout prix. Que dirait-il à Ash si Aless le mettait dehors sans plus de cérémonie. A poil. Merde, Aless était toujours à poil et il était… il était beau. Et attirant. En déglutissant, Cæm releva les yeux pour s’excuser mais la vision qui s’imposa à lui le sidéra assez pour qu’il perde la parole. Aless avait les larmes aux yeux.
Silencieusement, il se rapprocha. Doucement. Jusqu’à ce que les yeux d’Aless s’agrandissent de surprise. Il l’avait embrassé, sans trop savoir pourquoi. Il ne savait pas. Il avait eu le besoin viscéral de le réconforter et maintenant il avait une main dans ses cheveux encore humides et sa langue dans sa bouche. Quand il reprit ses esprits et voulut se retirer, s’excuser et aller se terrer sous sa couette, son frère le poussa sur le canapé, le forçant à s’allonger et s’installer au-dessus de lui. Ses mains semblaient savoir ce qu’elles faisaient et Cæm gémit une ou deux fois, plaquant ses mains sur sa bouche pour s’en empêcher.
Aless lui fit remarquer qu’il avait des poignées d’amour et descendit mordiller un de ses tétons, vif comme un félin. Est-ce que c’était vraiment en train d’arriver. Est-ce que son frère jumeau dont il ignorait l’existence un mois plus tôt était vraiment en train de lui enlever son pantalon ? Est-ce qu’il avait eu cette idée derrière la tête depuis le début ? Il en était sûr, c’était un complot ! Quand il se redressa avec la ferme intention de protester, il remarqua qu’Aless avait les joues rougies. Est-ce qu’il était aussi gêné que lui ?
Il ne put pas s’empêcher de trouver ça adorable et ne dit rien, confus. Merde, c’était lui qui était mignon normalement, pas ce psychopathe qui avait prit plaisir à lui raconter comment il avait retourné un mec comme un gant une fois au petit déjeuner.
Quand la bouche de son frère se posa sur ses parties intimes, il plaqua de nouveau ses mains sur la bouche et retomba le dos à plat sur le canapé. En se tortillant un peu, il apprécia combien son frère semblait doué – il l’avait fait combien de fois ? Ils n’avaient que dix-neuf ans ! – à enrouler sa langue autour de son sexe avant de faire des va-et-vient beaucoup trop lents pour ne pas être purement sadiques. Libérant sa bouche, il passa une de ses mains dans les cheveux d’Aless, serrant l’autre en un poing pour se retenir de gémir trop fort.
Quand un bruit retentit à leur droite, Cæm crût d’abord à un voleur. Un voleur pas très discret. Mais c’était Kalem, son autre frère. Son demi-frère pour être plus précis. Il avait apporté une bouteille de sang, sans doute pour la partager avec eux et elle était désormais cassée sur le sol. En grognant, Aless se redressa en se léchant les lèvres. A de multiples reprises. Et Cæm sentit son intimité vibrer.
“ Putain mais Kalem, tu sais pas frapper?!”
C’était tout ce qu’il avait à ire ? C’était tout ce qu’il avait à dire alors que leur frère les surprenait, eux, des jumeaux, en train de … faire des choses ? Non mais ce mec était incroyable ! Il fronça les sourcils et Kalem releva les bras pour signifier qu’il ne tremperait pas dans cette affaire.
“ Je vais retourner chez moi et essayer d’oublier tout ce que je viens de voir. Je ne suis jamais venu aujourd’hui. Je vais peut-être me laver les yeux avec de l’acide aussi.”
Une seconde plus tard, la porte claquait et Aless se redressa pour voir ce qui était tombé. Il soupira et insulta Kalem en voyant le sang gâché et partit chercher de quoi nettoyer, laissant Cæm et son érection embarrassante seuls sur le canapé.
Et dire que c’était seulement le premier jour. Dans quel état est-ce qu’Ash allait le récupérer ?

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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 15 Mai - 14:41

Zeste de citron

Lettre Z - Contient : nudité, termes sexuels, sang, demi-lemon.



Cette dernière heure avait été on ne pouvait plus ennuyeuse. Le vicomte Drake Von Hula était de plus en plus gâteux – certaines rumeurs le disaient plus vieux même qu’Honorus – et il n’avait pas du tout donné ce qu’il voulait à Ulrick. Le Prince soupira doucement en se levant et embrassa la chevalière du vieux vampire, avec respect. S’il devenait sénile, il était quand même l’un des nobles les plus respectés de la City.
En sortant du manoir Von Hula, il rejoignit Illium qui avait préféré ne pas entrer. En se retournant pour saluer le majordome regarda une dernière fois le manoir. Surplombant la ville du haut d’une petite colline, la maison était plus grande que le manoir Condé et semblait mille fois plus terrifiante. Ulrick voulait bien admettre que son côté sinistre avait du cachet mais bon sang ! Il ne pourrait jamais vivre là-dedans. Yvan serait ravi d’y établir ses quartiers, en revanche.
En prenant la main d’Illium avec un sourire, le prince lui annonça qu’il voulait rentrer à pied. Bien entendu, son garde du corps ne l’entendait pas de cette oreille et essaya de le convaincre qu’une voiture était beaucoup plus sécuritaire. Mais Ulrick ne comptait pas rentrer directement, il avait envie d’aller au marché. S’il n’avait pu résoudre son problème, il pouvait au moins se faire plaisir.
Capitulant comme toujours, le vieux vampire le suivit au marché. Slalomant entre les étals, le prince finit par repérer ce qui l’intéressait. Un marchand de fruits et légumes un peu rond attendait tranquillement derrière son stand, parfaitement insensible au froid qui soufflait et faisait grimacer les humains.
Il sourit doucement et lui acheta un citron. Tout simple. Pour une fois, il s’était documenté et il avait lu quelque part qu’un zeste de citron dans du sang était un aphrodisiaque puissant pour les vampires. Plus le vampire était vieux, plus la potion, si on pouvait appeler ça comme ça, était efficace. Et il avait hâte de voir combien elle serait efficace pour Illium. Il ne savait pas exactement combien son garde du corps avait vu de printemps mais il misait sur plus de deux mille.
En rentrant, il leur versa deux verres de sang bien chaud et, avec le poignard toujours à sa taille, découpa un long bandeau du peau du citron qu’il coupa en deux, le plaçant au fond de chacun des verres. Illium était perspicace mais apparemment pas suspicieux. Il était habitué aux fantaisies culinaires du prince et il savait parfaitement qu’il ne le lâcherait pas tant qu’il n’aurait pas bu ce verre.
Pour lui faire plaisir, le jeune vampire but son verre cul-sec, lui assurant que ça ne faisait rien. Frissonnant alors que l’aphrodisiaque faisait déjà son petit effet, il se rapprocha d’Illium sans voir si celui-ci l’avait imité. Il ne pensait plus au verre d’Illium à vrai dire, il avait juste vraiment, vraiment envie de le mordre. Ce sang n’avait pas été si bon que cela et celui de son garde du corps était toujours si …
“ Délicieux. Je veux ton sang délicieux, Illium.
– Mon prince, vous venez de boire du sang.”

Sa voix était incertaine, tremblante. Il était peut-être bien affecté par l’aphrodisiaque lui aussi. Peut-être pas. Ulrick ne dit pas un mot de plus mais il rit. De son rire chaud et si agréable à l’oreille. Ses doigts coulèrent sur la peau d’Illium jusqu’à arriver à sa jugulaire, sur laquelle il exerça une petite pression. Voir la pomme d’Adam d’Illium tressauter alors que celui-ci avalait difficilement le fit gémir et le poussa à se rapprocher encore.
Ses crocs se plantèrent dans la peau glacée du vieux vampire avec un peu de difficulté mais son sang gicla bientôt dans sa gorge. Ulrick émit un gémissement étouffé par la peau d’Illium alors que celui-ci resserrait ses bras autour de sa taille et passait ses longs doigts fins sur la chute de reins du prince.
Gémissant allégrement, le plus jeune prince retira ses crocs une fois que ses envies furent comblées et remarqua combien son garde du corps le tenait serré contre lui, ses doigts crispés sur ses fesses. Il lécha le menton du Prince maculé de son propre sang et fit une grimace.
“Je ne sais pas ce que vous trouvez à mon sang, mon Prince …”
Gémissant au contact du corps tout entier de son garde du corps, Ulrick s’affaira à enlever les vêtements d’Illium. Ils étaient si compliqués … mais Ulrick connaissait l’emplacement de chaque nœud ce qui rendait plus facile le déshabillage. Ses mains tremblaient un peu et il entendit sa voix répondre, sans être sûr d’en avoir vraiment donné l’ordre.
“ C’est parce que c’est le tien, Illium.”
Le garde du corps desserra sa prise et prit son menton entre deux doigts, pour le forcer à le regarder. Ses yeux étaient si magnifiques qu’il avait envie de pleurer rien qu’à les voir. Illium semblait vouloir parler mais il ne dit rien. Il ne fit que l’embrasser et reculer vers le lit. Il avait mal calculé son coup sans doute parce qu’il chût misérablement sur le dos et se redressa, un peu en panique. Désormais, il n’avait plus que la couche la plus basse de ses vêtements, une sorte de chemise d’un blanc transparent qui était noué par trois nœuds sur le côté. De son côté, Ulrick se déshabilla en un temps record – il était presque sûr qu’il pourrait concourir pour ce stupide livre des records modernis – et le rejoignit, lui imposant sa présence.
Le rehaussant sur le lit, il vint d’abord embrasser ses cuisses alors que le garde du corps ne cessait de lui dire de s’arrêter. Mais Ulrick avait bu trop de sang au citron et il ne comptait pas s’arrêter maintenant. En grognant doucement contre la peau d’Illium, il le punit en le mordant doucement. Le vieux vampire gémit en se mordant la lèvre jusqu’au sang. Oh, il n’avait pas envie que tout le monde sache qu’il s’envoyait le prince ? C’était plutôt vexant !
Il passa une main sur l’intérieur de sa cuisse, caressant sa peau glacée et évitant délibérément tout contact avec son membre déjà un peu tendu. Gémissant de délice, le Prince continua sa remontée en soulevant un peu le haut du vieux vampire pour venir embrasser son ventre et mordre un peu la peau autour de son nombril, insérant une langue à l’intérieur. Il prendrait n’importe quelle chance de pénétration.
Finalement, il remonta embrasser son épaule dévoilée par son haut et passa ses deux mains sur ses flancs avant de venir l’embrasser fougueusement dans le cou. Son genou pressait un peu sur l’entrejambe de son garde du corps et celui-ci s’accrocha à lui en lui disant qu’ils feraient mieux de ne pas faire ça. Mais Ulrick savait très bien qu’Illium le voulait autant que lui. Il avait bu la potion, non ?
Ses doigts descendirent jusqu’aux jambes d’Illium alors qu’il lui demandait de remonter les genoux et d’écarter les cuisses. Les mains du pauvre garde du corps en proie au désir tremblaient alors Ulrick les saisit et les embrassa sans relâche, suçant même l’un d’entre eux. Illium releva vers lui des yeux surpris et Ulrick sourit doucement alors qu’il insinuait deux doigts en lui.

Dix minutes et une tonne de lubrifiant plus tard, Ulrick se positionna entre les cuisses d’Illium et le pénétra d’un grand coup de rein en gémissant. Le garde du corps se cambra, tremblant un peu mais le jeune prince ne lui laissa pas le temps d’avoir mal ou de lui reprocher d’être une brute. Effectuant un va et vient moyennement rapide, il se fit une place en lui avant d’accélérer. Le garde du corps planta ses ongles dans son dos avant de les faire descendre le long de la peau d’Ulrick, ouvrant de grandes zébrures dans son dos. Le prince eut un rire quand Illium s’excusa et accéléra la cadence pour lui faire oublier ses excuses. Ce qui marcha très bien puisqu’à partir de ce moment là, Illium ne fut plus qu’une litanie de ‘oui plus fort’ et de ‘encore mon prince, encore’ !
Après avoir joui deux fois, le garde du corps sembla un peu moins surpris et un peu plus disposé à jouer avec lui. Il fit basculer Ulrick et, une fois au-dessus de lui, lui souffla quelques mots à l’oreille avant de se retirer presque entièrement et de s’empaler sur lui.
“Ephrem. Mon prénom est Ephrem.
– Aaaah ~ Mais … mais Illium … “

Le vieux vampire réitéra sa pénétration subite et intense pour le faire taire et Ulrick rejeta la tête en arrière. C’était à son tour de se mordre la lèvre jusqu’au sang. Et à son tour de jouir. Mais il n’en avait pas fini pour autant.
“ Illium est mon nom de famille. Appellez moi Ephrem.”
Le prince hésita et rouvrit les yeux alors que des lumières dansaient devant ses pupilles. Il ne voulait surtout pas louper cette magnifique image d’Illium, aussi échaudé et détendu que jamais.
“ Très bien … Ephrem. Ce sera Ephrem. Mais tutoie moi.”
Alors que le vieux vampire reprenait ses va-et-vient sur lui, le jeune homme sourit largement. Il n’aurait pas pu être plus heureux. Après des années à chercher à en apprendre plus sur Illium, il lui avait fallu un zeste de citron et une dose d’audace pour ouvrir la porte aux merveilles.

Bien plus tard, alors que leurs deux corps esseulés étaient emmêlés dans les draps de soie d’Ulrick, le prince se releva. Le feu s’était presque éteint et il ne voulait pas avoir la déception de faire face à un sang aussi froid que la mort quand il se réveillerait complètement assoiffé plus tard. En ravivant les flammes et en rajoutant une bûche, il remarqua le verre d’Illium sur la petite table près de l’entrée. Il s’approcha et haussa un sourcil en prenant la coupe en cristal transparent. Le garde du corps n’avait pas vu une seule goutte de son verre. Pas une seule.


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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 15 Mai - 17:38

Innocence

Lettre I - Contient : fluff, mention de mariage forcé, remords.



La pluie tombait à grosses gouttes et Kim était bien contente d’être à l’intérieur. En tant que dragon, elle pouvait parfaitement augmenter la température de son corps jusqu’à réduire en vapeur chaque goutte qui oserait toucher son corps parfait mais elle préférait quand même ne pas avoir à le faire. Parce que ça lui demandait énormément de travail et qu’elle ne voulait pas gâcher son énergie là-dedans.
En tout cas, la pluie tombait droite sur Gothik City. Comme d’habitude, elle le supposait. Elle était repartie assez rapidement pour éviter la saison des pluies la dernière fois mais cette fois, elle n’y échapperait pas. Elle avait accepté gracieusement l’invitation de Luscka von Hochen – ce pompeux cousin de son mari – à rester quelques temps chez eux. Elle ne doutait pas qu’il voulait surtout garder Irvin près de lui mais c’était une bonne occasion de mettre les choses au clair avec sa ‘famille’ sans avoir à les affronter le matin avant le petit déjeuner.
Récemment, Elijah s’était étonné de son comportement. ‘Pourquoi es-tu si méchante Kimchi, ta mère ne voulait vraiment pas t’abandonner, elle a dû avoir une bonne raison de le faire.’ Méchante … oh oui, il n’avait aucune idée d’à quel point elle était méchante. Justement à cause de cette même mère. Avec un soupir, elle reposa son livre. Elle était incapable de lire pour le moment et encore moins un roman de guerre du Duc Von Hochen.
Irvin était à moitié endormi dans le rocking chair près du feu et semblait observer la pluie. En le regardant, elle comprit tout de suite que quelque chose n’allait pas. Il n’avait pas cette étincelle de désespoir dans le regard normalement. En déglutissant, elle se leva et le rejoignit. Sans se formaliser la chaise à côté du rocking chair, elle s’assit sur les cuisse de son ex-mari – elle réglerait cette formalité dès qu’ils seraient rentrés à la maison – et appuya sa tête contre son torse. Il ne réagit même pas. Peut-être qu’il dormait après tout.
“Tu trouves que je suis quelqu’un d’horrible, Kimmy ?”
Elle releva la tête, le regarda un instant et éclata de rire. Oh non, elle n’aurait pas dû rire – il n’avait pas l’air de comprendre pourquoi – mais bon sang c’était si drôle. Irvin quelque d’horrible ? Irvin ‘je donne la moitié de ma paye à des orphelinats’ Wilheart ? Le même mec qui prenait sur son temps libre pour consulter des vampires avec des problèmes d’alimentation ? Et toujours le même qui l’avait épousé elle tout en sachant pertinemment qu’elle n’était pas un ange ? C’était une blague. Irvin s’essayait à la comédie. Elle ne voyait pas d’autre raison pour lui de dire ça.
“Est-ce que c’est une nouvelle technique de séduction, te la jouer bad boy ? Parce que si tu veux me convaincre de faire des bêtises, tu n’as besoin de –
– Je suis sérieux Kim.”

Elle soupira mais ne dit rien. Elle sentait que ça avait besoin de sortir et sans doute que ça irait mieux après. Sans doute qu’après, elle pourrait le convaincre que tout allait bien, qu’il était juste Irvin.
“ Je me suis marié à Anabelle par pitié mais maintenant … elle va vivre avec mes erreurs sur le dos. Elle est si jeune mais j’ai déjà gâché sa vie, elle est persuadée qu’elle peut me récupérer et … Je t’ai quitté sans même te faire tester. Et nos fils sont devenus des adultes avec des mœurs discutables. Et bon sang, j’ai failli commettre un adultère alors que j’avais vu ma femme quelques heures auparavant. Je l’aurais fait, si ton téléphone n’avait pas sonné. Je serais devenu un  de ses salauds qui trompe sa femme et revient la voir pour le dîner en souriant. Tu comprends ?”
Elle sourit doucement, tendrement, et ses boucles châtain s’agitèrent autour d’elle alors qu’elle secouait la tête avec l’expression de celle qui sait sur le visage. En embrassant sa tempe, elle commença à caresser son cou. Il avait besoin de réconfort. Plus que jamais, elle serait là pour lui. Elle avait décidé d’épouser Irvin parce qu’il était un challenge mais elle était tombée amoureuse de lui en un soupir. Et l’homme qu’elle aimait était toujours là-devant elle, même s’il avait des doutes.
“Je sais que tu veux être meilleur. Je sais que tu veux être bon et généreux et sentimental et toutes ces conneries. Mais tu es une personne et, sous pression, les gens font des choses stupides. Regarde moi, je me suis enfuie à Gothik City quand tu m’as quitté alors que tous mes vrais amis étaient à Modernis State. Tu as fait quelques mauvais choix mais ce ne sont pas ceux que je vois quand je te regarde. Ceux que je vois sont ceux que tu as fait pour protéger ta famille. Tu m’as quitté pour me protéger parce que tu pensais que j’étais assez intelligente pour me faire tester. Tu t’es éloigné de nos enfants pour éviter de les infecter et tu as épousé Anabelle parce que … je suppose que tu ne pouvais pas supporter de la voir mourir seule.”
Sa bouche descendit lentement dans son cou, déposant des baisers légers tout le long de cette gorge qu’elle avait l’habitude de mordre pour se nourrir. Est-ce qu’il guérirait mieux maintenant ? Est-ce qu’il y aurait plus de facilité ? Elle devrait demander à Von Hochen. Il était le père des dragons ou une connerie dans le genre non ? Il devait être un genre d’encyclopédie avec des jambes et des bras qui crache du feu.
“Et tu as failli tromper Anabelle parce que je t’ai tenté. Parce que tu as été emporté par tes sentiments. Parce que tu m’aimes. Mais je sais que ça n’enlève rien de la brillance de ton honneur. Le fait que tu puisses la tromper veut juste dire que tu m’aimes et que tu ne l’aimes pas. Comme tu le dis, elle est encore jeune. Elle se remettra de la perte d’un mari qui ne l’a jamais aimé. Même s’il était beau, intelligent, riche, bien membré et qu’il cuisine très bien. Mieux que moi.”
Il sourit doucement et elle commença à enlever les boutons de sa chemise un à un. C’était sa chemise préférée, celle avec laquelle elle avait dormi toute l’année où elle avait été séparée de lui. Il glissa sa main sur sa cuisse à découvert. Ah oui, il adorait ses jambes, désespérément.
“J’ai connu des gens horribles. Comme mon premier mari qui m’a forcé à l’épouser à dix ans. Et cette femme-enfant dégoûtante qu’est ma mère.  A côté d’eux, tu es juste un pauvre homme qui a fait les mauvais choix de temps en temps. Ca arrive. Il va falloir t’y faire, tu es immortel maintenant. Ce que tu as fait ne teintera pas ton innocence, elle sera tienne, pour toujours… Tu n’es pas mauvais ou pervers ou horrible, tu as un cœur et tu essaye de le suivre. Et c’est tout. Tu vas encore faire plein de conneries … Comme garder tes chapeaux de cow-boy et continuer à écouter tes chanteurs folkloriques. Mais je suppose qu’on peut te pardonner ça. Hey !”
Il avait pincé la peau de sa cuisse, assez sévèrement et faisait une moue fâchée aussi crédible et que celle qu’il donnait aux chats quand ils s’enfermaient tout seul dans le dressing. Mais il avait un regard empli de reconnaissance. Posant son front sur l’épaule de son mari, elle sourit doucement. Elle était la seule à vraiment pouvoir réconforter son Wildcat quand il n’allait vraiment pas mal. Il passa une main le long de sa colonne vertébrale et elle frissonna.
D’un coup, il s’arrêta et elle releva les yeux. Il était devenu vert. Vert olive en réalité. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Descendant prestement de ses genoux, elle le regarda se diriger vers la salle de bain et écarquilla les yeux quand des bruits de vomissement lui parvinrent. Est-ce qu’il était malade ? Ou blessé ? Est-ce que les blessures pouvaient entraîner des vomissements ?
Elle était sur le point d’aller chercher Luscka quand il reparut, un peu moins vert et un peu plus pâle.
“ Je ne voulais pas t’en parler avant d’en être vraiment sûr mais … je crois que je suis enceint. De toi, bien sûr.”
D’instinct, elle chercha les possibles dispositifs d’enregistrements. Mais ils étaient à Gothik City. Alors, elle haussa un sourcil et cligna des yeux à plusieurs reprises avant de pouvoir parler.
“Mais … quoi ?”


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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 15 Mai - 23:21

Favorite Worst Nightmare

Lettre F - Contient : action, romance, mention de pression sociale.



Le vent de la révolte grondait dans le territoire de Gothik City. Récemment, le Comte avait décidé qu’il ne prendrait pas d’épouse avant d’avoir trouvé le grand amour et les nobles disaient en avoir assez. Il régnait depuis mille ans maintenant sans fournir le moindre héritier légitime. Les gens lui rappelaient gentiment qu’à son âge, son père avait déjà eu deux femmes. Mais apparemment le Comte était décidé à ne pas les écouter.
Et pour cause, le Comte était bel et bien tombé amoureux. Il ne pouvait pas épouser une femme qu’il n’aimait pas alors que la jeune femme qu’il avait rencontré l’année précédente était délicieusement adorable. Sœur dans un couvent catholique, elle était humaine et, comble de l’horreur, sur le point de prononcer ses vœux. Mais il ne pouvait décemment pas l’introduire ainsi dans ce monde faux semblants et de cruauté.
Néanmoins, les héritiers commençaient à manquer et il savait bien qu’il ne régnerait pas pour toujours. Et il se sentait seul. Bien sûr, il sortait toutes les journées et prenait sur son temps de sommeil pour aller la voir faire le marché et juste s’entraîner avec une branche, s’imaginant manier une épée. Pour une humaine, elle avait de la force et ne semblait pas avoir froid aux yeux.
Il savait que son univers devait s’élargir, aussi décida-t-il d’arrêter de la suivre ce soir. S’il devait l’aimer, ce serait en secret. Il devait respecter le fait qu’elle veuille devenir nonne et de son côté, il ferait simplement en sorte de se souvenir d’elle quand il se sentait mal. Et il se marierait avec cette fichue Castellis comme Rozen le voulait !
Mais juste une fois, une toute petite fois, il voulait la revoir. Alors il revêtit ses haillons – ceux qu’il mettait pour sortir et qu’il cachait dans le fond de son placard – et se retroussa les manches pour se salir les dents et le visage. Au moment de passer à ses cheveux, il soupira. Bon sang, ce qu’il ne ferait pas pour cette fille ! Quand il se regarda dans la glace, il se trouva tout à fait répugnant. Parfait, personne ne le reconnaîtrait.
Il se faufila dans les jardins ouest et se dirigea vers la muraille. Ici, l’ombre lui permettait d’être plus discret. De toute façon, depuis l’aube, le château était moins gardé. Quel humain serait assez stupide pour venir ici ?
Alors qu’il se dirigeait vers le couvent, il essaya de se rappeler chaque information qu’il avait réussi à avoir sur elle. Il ne savait pas grand chose, vraiment. Elle s’appellait Ellamena Parish mais se présentait plus sous le nom de ‘Holly’. Ses longs cheveux brun-roux étaient aussi lisses que ceux d’Emilien étaient blond et bouclés. Elle était gentille mais au fond elle aimait surtout se battre et s’amuser avec ses amis des rues. Apparemment, elle avait des mœurs légères et avait eu une histoire d’amour avec un Von Dast une fois. Charles. Le cousin éloigné du Comte. Un petit péteux qui collectionnait les humaines pour une gloire dont Emilien ne comprenait rien.
Une fois arrivé en vue du couvent, il la repéra tout de suite. Elle portait une robe de nonne sous une cape qui n’avait rien de religieux. Elle était d’un blanc neigeux à l’extérieur et d’un rose pâle à l’intérieur et Emillien se fit la réflexion que ces couleurs lui allaient bien. S’il avait pu, il lui aurait offert des milliers de robes dans ces tons là. Mais il ne pouvait pas.
Tout à son admiration, il ne remarqua pas qu’on était en train de lui mâchonner la manche. Quand il entendit un bruit de déchirement, il se tourna légèrement et rencontra une créature monstrueuse. Un démon tout droit sorti de l’Enfer. Avait-on envoyé cette engeance du mal pour le punir d’être tombé amoureux d’une humaine ? Il poussa un cri suraiguë et détala de derrière les tonneaux où il était caché.
La jeune femme qui essayait de déloger le seau qu’elle avait posé sur un poteau  avec le balai – sans doute un entraînement à la décapitation – sursauta et quand il vint se cacher derrière elle en hurlant qu’un démon était à ses trousses, elle se redressa complètement.
La créature sortit à son tour de derrière les tonneaux et Emilien poussa un glapissement de terreur. Elle écumait de voulait de toute évidence son sang en payement de sa trahison à Satan. Il n’aurait jamais dû sécher les cours d’escrime que Tæsch essayait de lui donner depuis mille ans !
La jeune femme émit un rire plein de joie et donna de grands coups de balai sur le monstre, presque pliée en deux. Elle ne visait pas très bien.
“ C’est le cochon de monsieur Paget ! Il l’a trouvé dans le désert et depuis il attend qu’il soit assez gras pour en faire du bacon mais il n’arrête pas de s’échapper ! Allez zou ! Sale bête !”
Emilien écouta chaque mot que la jeune femme lui dit et il hocha la tête au moins trois fois. Un cochon alors ? Il avait vu des illustrations mais il s’imaginait que c’était gros comme un chat. Un chien au pire. Mais cette même devait peser plusieurs centaines de livres ! C’était énorme pour un animal ! Il était presque sûr que cette bête était quand même un démon mais il ne contredirait Ellamena pour rien au monde.
Comme l’animal n’était pas décidé à les lâcher, Emilien recula un peu, entraînant la jeune femme avec lui. Le cochon jugea sans doute que c’était un affront parce qu’il les chargea juste après. La jeune femme lui attrapa la main et commença à courir, l’entraînant avec elle dans sa course folle. Il aurait pu aller bien plus vite mais ils distançaient assez bien la bête et il ne voulait pas lâcher la main de cette jeune femme que son cœur désirait depuis bien trop longtemps.
Se sentant pousser des ailes quand ils arrivèrent dans une impasse, il la prit par la taille et l’entraîna sur le toit juste au-dessus d’eux. Elle poussa un petit cri – beaucoup moins aiguë que le sien de plus tôt – et il la laissa s’asseoir. En bas, le cochon ne cessait de grogner contre le mur, le chargeant follement de temps à autres.
S’asseyant à côté d’elle, il laissa une tuile dévaler la pente et s’écraser à côté du cochon qui continuait de grogner, nullement effrayé. Echevelée, la jeune femme se tourna vers lui et, souriante, tendit violemment sa main.
“ Tu nous as sauvé. Je suis Holly, et toi ?”
Il déglutit et écarquilla les yeux. Hésitant, il prit la main délicate de la jeune humaine dans la sienne et la serra doucement. La poigne de la jeune femme manqua de lui casser les os de tous les doigts et il se  les massa doucement une fois qu’elle l’eut lâché. De toute évidence, elle ne savait pas contrôler sa force.
“ Je suis Emilien.
– Oh, comme le Comte !”

Non mais quel nul il faisait ! Il s’était grillé tout seul. Déglutissant, il haussa les épaules comme si Emilien était le prénom le plus commun du monde. Il aurait dû décider d’un nom de code comme elle. Comme Gaspard ou … Yvan ou … . Oui voilà, désormais il se présenterait aux gens des rues comme Elijah. Il avait toujours beaucoup aimé le prénom de son grand père.
La jeune femme regarda en bas et fit remarquer qu’ils en avaient pour un moment à attendre que la bête s’en aille et il hocha la tête. A quelle occupation pourraient-ils bien s’adonner pour passer le temps ? Il ne cessait de fixer ses lèvres et se sentait terriblement pervers ! C’était une future nonne !
Elle sortit une cigarette de la poche de sa cape et en proposa une à Emilien qui accepta. Il n’avait jamais fumé auparavant mais il voulait essayer.
“ Tu veux jouer à action, vérité ou promesse, Emilien ?”
L’air devant son visage était baigné de fumée mais elle était si belle, même ainsi. Il hocha la tête et elle lui demanda de commencer. Elle choisit vérité et il se dit que ce serait bien de lui demander quand elle avait découvert qu’elle aimait Dieu. Quand il lui posa la question, elle réfléchit un instant avant de s’allonger sur le toit, relâchant une longue bouffée de fumée qui se cristallisa presque dans l’air glacé de la City.
“ J’ai jamais voulu devenir nonne. Je suis crois en quelque chose mais pas forcément un Dieu et je veux certainement pas y consacrer ma vie. Mais mon père pense que j’ai la cuisse un peu trop légère et tu comprends, c’est pas digne d’une fille de bourgeoiiiiiis.”
L’intonation qu’elle avait mit dans sa dernière phrase le fit rire et il alluma sa cigarette. La fumée lui piqua la gorge mais il se retint de tousser pour ne pas perdre la face. Quand la fameuse question lui fut posée, il choisit vérité à son tour et elle lui demanda s’il était amoureux de quelqu’un. Il baissa les yeux, tristement et hocha la tête.
“J’aime quelqu’un mais on n’acceptera jamais que je l’épouser. Alors je dois juste … me taire et en choisir une autre, je suppose.
– Oh ça va, t’es pas obligé de te marier ! On est dans les bas quartiers, c’est pas comme si t’étais un noble ou un truc dans le genre !
– Ha ha ! Oui !”


Une demi-heure plus tard, ils étaient toujours là à parler et fumer. Ils avaient fini toutes les cigarettes de la jeune femme et ils regardaient les étoiles. Quand il aperçut Sirius, le jeune homme pointa l’étoile du doigts en disant que c’était le nom de son parrain et qu’il avait affirmé que partout où l’étoile serait visible, il serait là pour lui.
“ Mais, on la voit partout !”
Le vampire se redressa et sourit avec malice. Tæsch était du genre à dire des choses poétiques, même s’il prétendait détester la poésie.
“Justement …”
Ils partagèrent un sourire complice et elle se redressa, le forçant à lui prendre la main. Elle avait apparemment quelque chose d’important à lui dire. Est-ce qu’elle avait comprit qui il était ?
“ Bon, Emilien. On va faire une promesse, d’accord ? On doit jurer de se revoir. Parce que t’es vraiment trop sympa.”
Elle enroula son petit doigt autour de celui du Comte et il écarquilla les yeux en la regardant rougir un peu. Après une promesse toute en bégaiement, il la vit se lever et descendre dans l’impasse via une gouttière cassée. Perchée sur le rebord d’une fenêtre, elle s’élança. Non ! Il devait la sauver, elle allait se faire tuer !
Quand elle quitta le rebord, ce fut pour s’élancer sur le dos du cochon, à califourchon. Il tourna sur lui-même plusieurs fois avant de s’enfuir et elle s’agrippa à la peau de son cou pour ne pas tomber, poussant des cris de joie qui résonnèrent longtemps dans les oreilles d’Emilien. Merde. C’était la femme de sa vie.



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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyMer 18 Mai - 17:15

X-Ray

Lettre X - Contient : aventure, romance, menace de mort.



Le journal vola dans la pièce sans aucune grâce et s’écrasa violemment contre le mur de pierre. Willow poussa un soupir plein de rage et se dit qu’elle ne trouverait jamais une parcelle de terrain. Certes, le Duc lui avait proposé de rester à vie mais elle aurait voulu … avoir une petite maison à elle, éventuellement un endroit où forger.
En restant ici, elle était sûre d’avoir du métal précieux à forger, des pierreries à exploiter et du cuir de si bonne qualité qu’elle aurait pu le manger. Elle était aussi assurée d’avoir deux bons repas par jour, ce qui était clairement un luxe à Gothik City. Mais il y avait un grand problème qui allait la hanter tant qu’elle resterait au manoir Von Hochen.
Jasper était une véritable plaie. Il était beaucoup trop gentil avec elle, en permanence. Et il y avait cette sorte de vibration dans l’air quand ils étaient ensemble. Elle se sentait bien et elle avait l’impression de pouvoir voler, même si elle n’était pas assez stupide pour sauter de la fenêtre de sa chambre.
Et parfois, elle avait l’impression de se retrouver dans une pièce satirique et qu’elle finirait par se faire baiser à un moment ou à un autre. Et vraiment, mais alors vraiment pas dans le bon sens. Il y avait un bon moment qu’elle y pensait et elle devait s’éloigner de lui.
Parce qu’il se moquait d’elle, c’était évident. C’était un vampire et elle une pauvre humaine, dans tous les sens du terme. Elle n’était plus de prime jeunesse et n’était certainement pas équipée biologiquement pour charmer un vampire. Alors elle ne voyait vraiment pas pourquoi elle serait susceptible de mériter toutes ces faveurs.
Donc elle avait décidé de partir. Pour s’éviter plus de déconvenues et pour redevenir l’humaine indépendante qu’elle était auparavant. C’était la plus sage décision. Mais bon sang, tout coûtait si cher !
Après un moment à observer le journal flamber sous les assauts de ses flammes, elle décida de monter dans ses appartements. Il y avait un bal ce soir, au manoir. Une première depuis qu’elle était arrivée. Apparemment, une première depuis que le Duc était Duc.
Mais l’infection était vaincue, elle avait été littéralement écrasée par le rituel dans lequel tout le monde avait failli mourir et maintenant … eh bien maintenant, Luscka était d’humeur festive. Les quelques serviteurs s’étaient affairés afin de finir les travaux au plus vite et ils avaient joyeusement préparé la salle de bal – que Willow avait prit pour un débarras jusqu’à la veille.
Elle avait pensé d’abord revêtir sa plus belle robe-armure mais elle avait choisi de faire plaisir à Alfred en portant celle qu’il lui avait offert. Elle était d’un bleu foncé qui mettait en valeur sa peau pâle qui n’avait presque jamais vu le soleil et ses cheveux noirs. Elle s’attendait à avoir froid mais le manoir était toujours très bien chauffé.
Alors qu’elle n’arrivait pas à fermer le haut de sa robe – qui avait eu l’intelligence de mettre ça dans le dos?! – elle entendit des coups. Sans même pensé au fait qu’elle n’était pas complètement habillée, elle demanda à la personne d’entrer. Quand Jasper pointa le bout de son nez, elle se retint de jurer. Parfait ! La dernière personne qu’elle avait envie de voir !
Il s’avança dans la pièce après avoir fermé la porte derrière lui. C’était vraiment perturbant … et il la regardait encore comme s’il pouvait voir à travers ses vêtements, comme d’habitude. Stupidement, elle croisa les bras devant sa poitrine mais … c’était impossible que ce soit son pouvoir non ? Elle n’avait jamais entendu parler de vision à rayon X que dans les romans Modernis qu’elle avait trouvé dans la bibliothèque de Luscka.
Alors qu’il se permettait de se glisser dans le dos de Willow, elle déglutit. En sentant la fermeture remonter le long de son dos, elle s’exclama en un cri, surprise. Comment avait-il su ? Elle n’eut même pas le temps de lui poser la question qu’il lui répondait déjà.
“ Les femmes ont toujours du mal à fermer leurs robes. Vous êtes magnifique, Willow.”
Un frisson remonta le long de son épine dorsale, la faisant trembler légèrement quelques secondes. Mince alors, elle ne savait pas si la présence de Jasper ici était un comble de chance ou de malchance.
Alors qu’elle remarquait que la robe était un peu distendue au niveau de la poitrine – la précédente propriétaire de la robe devait être mieux faite qu’elle – Jasper s’appuya sur le côté de la cheminée, derrière elle. Il avait de toute évidence envie de lui dire quelque chose mais un long claquement qui semblait venir de derrière la cheminée l’arrêta. Le feu coulissa sur le côté et, soudain, un escalier apparut devant leurs yeux ébahis. Clignant des yeux, la jeune femme s’apprêtait à lui demander si il avait connaissance de ce passage secret quand il reprit la parole.
“ J’ignorais jusque-là que cette chambre comportait ce genre de passage secrets. Sinon je m’y serais probablement installé… Nous avons encore un peu de temps avant le bal, est-ce que vous aimeriez aller explorer ?”
Ca commençait à l’énerver cette tendance à lire dans son esprit ! Elle fronça les sourcils et hocha la tête. En pensant un instant que cela pourrait l’empêcher de regarder sous ses vêtements, elle enfila un gros gilet de laine disgracieux. Il avait été à son père avant elle et elle avait réussi à le récupérer de l’incendie.
Elle était désormais persuadée qu’il avait un pouvoir qui consistait à voir à travers ses vêtements et peut-être même à travers ses pensées mais elle était impatiente de voir ce qui se cachait derrière cet escalier. Elle chaussa ses grosses bottes de forgeron et suivit le cousin du duc dans cet escalier sombre. Il avait une torche mais on n’y voyait goutte à moins d’un mètre de soi.
Ils arrivèrent dans une grand pièce qui ressemblait à la salle de bal un peu plus haut et elle frémit en remarquant que cette pièce regorgeait de pierreries, de coton, de cuir et de plaques de métal à faire fondre. Elle avait trouvé le jackpot ! Et juste sous ses pieds en plus.
Elle allait examiner les caisses quand elle entendit une voix profonde de l’autre côté d’une porte en bois rouge. Un grognement bien caractéristique de la colère. Ils avaient empiété sur le territoire de quelque créature qui avait tout simplement élu domicile dans le sous sol du manoir.  
La créature se racla la gorge et elle eut un mouvement de recul vers la porte. Elle avait résisté à l’infection et elle avait vécu dans une cité remplie de vampires pendant bien plus longtemps que la moyenne des humains, elle n’avait pas l’intention de mourir ici. Alors que la créature emboutissait la porte dans un râle douloureux, elle saisit la main de Jasper et l’entraîna dans la chambre.
Elle chercha frénétiquement le bouton qui avait actionné la cheminée sur le côté mais elle n’arrivait pas à le trouver. Et les pas lourds montaient lentement les escaliers, retentissant dans le silence.
Jasper avait l’air aussi effrayé qu’elle mais il ne l’aida pas à chercher. Il avait l’air d’avoir déjà décidé de leur sort.
La forçant à s’éloigner de la cheminée, il l’entraîna près du lit et … l’embrassa. A quoi est-ce qu’ils jouaient ? Les pas accéléraient et ils allaient mourir et il l’embrassait ? Il n’en avait pas assez de se foutre de sa gueule ?
Une gerbe de feu apparut dans la chambre et elle se dit qu’elle avait aucune chance contre lui. Jasper la força à le regarder et il lui sourit.
“ Si on ne … si on ne survit pas, je voulais que tu saches que je t’apprécie vraiment.
– Jasper ça suffit ! Je sais bien que tu te sers de cette sorte de vision à rayons X pour lire dans mes pensées et ce genre de choses. Et tu te moques de moi. Et arrête de me reluquer à travers ma robe !
– Je ne me moque pas de toi, je ne … pas du tout ! Et je n’ai aucune vision à rayons X. Je maîtrise l’air.”

Elle se tut un instant. Il pouvait encore lui mentir mais elle n’avait pas le temps. Elle saisit une épée qu’elle avait affichée au mur et se tint prête. Quand la bête arriva sur le seuil de la cheminée, il ressemblait étrangement à Luscka. Luscka avec un mouchoir qui avait le nez rouge et qui parlait du nez.
“ Je peux savoir pourquoi vous êtes partis en courant ? J’ai attrapé un rhume, pas la mort, c’est pas une raison pour me fuir.”
Elle se rapprocha prudemment, inquiète. Et si c’était une sorte de métamorphe? Quand il éternua, une gerbe de flammes lui sortit de la bouche et il soupira, se mouchant un bon coup, ce qui réduisit son mouchoir en cendres. Okay, c’était Luscka.
“ Mais … qu’est-ce que tu faisais dans cette salle au trésor?
– Quelle salle au trésor ? Je suis venu voir si tu travaillais encore et comme tu n’étais pas là, je suis allé jeter un coup d’œil dans ta réserve où j’avais entendu du bruit.”

Elle abaissa son épée et déglutit. Une minute …
“ Ma réserve … ? Tu veux dire que cette salle pleine de matériel c’est … ma réserve de la forge ?
– Bien sûr que oui ! Alfred a fait exprès de te donner la chambre qui avait accès direct à la forge pour éviter que tu ne t’embêtes de trop.”

Il se dirigea vers la porte avec un petit sourire et éternua de nouveau, incendiait presque la porte en elle-même.
“ Et tu devrais changer de chaussures.”
Sentant ses joues rougir, elle fut bien contente qu’il s’en aille. Mais il y avait encore Jasper. Il venait d’éclater de rire. Et elle n’était plus si sûre de vouloir aller au bal après une telle déception. Tout ce matériel qui était déjà le sien … elle ne quitterait jamais ce manoir. Elle n’avait pas les moyens.
“Est-ce que c’est vrai que tu n’as pas le pouvoir de voir sous ma robe ?”
Il lui adressa un sourire énigmatique avant de s’éclipser par la porte. Il l’avait fermé classiquement. Si jamais il avait eu la maîtrise de l’air il l’aurait fermé sans les mains, ,non ? A moins qu’il ne veuille lui faire croire que … Merde, cette situation la rendait folle.  



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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyMer 18 Mai - 22:48

Vacation

Lettre V - Contient : UA, romance, langage sexuel, bad ending.



Aussi peu vêtue que de coutume, Lucie marchait dans le couloir de son lycée, une sucette à la bouche. Elle n’aimait pas le sucre autant que ce qu’elle aimait le faire croire mais en revanche, elle adorait sucer, un peu tout et n’importe quoi. Elle savait passer du bon temps et aussi faire passer du bon temps à un homme. Ou à une femme, d’ailleurs.
Et personne ne lui résistait. Les mauvaises langues – elle plaignait leur compagnon de jeu – disaient qu’elle s’envoyer des professeurs pour rester première sur le tableau de classement des étudiants. Oh, comme si elle avait besoin de ça ! Elle pouvait assurer n’importe quel contrôle de première, les doigts dans le nez – pas littéralement, elle n’avait plus touché à ces trous là depuis son entrée au collège.
Elle était la meilleure dans tout ce qu’elle faisait d’ailleurs. On ne lui refusait jamais rien, elle était en territoire conquis depuis qu’elle avait posé un pied dans cette école. Capitaine des cheerleader, présidente du club de chimie expérimentale – qui avait été ouvert par son grand frère Elijah quand il était encore au lycée, comme quoi ils n’étaient pas si différents que cela – et fille la plus populaire du lycée, elle n’enviait rien à personne. Sa vie était complètement parfaite.
Enfin, presque parfaite. Parce qu’il y avait Ulrick. Ulrick était le frère jumeau de Lucie, si on pouvait dire. Ils avaient le même charisme impressionnant et s’il ne figurait que cinquième dans le tableau du classement c’était uniquement parce qu’il aimait se donner un rôle de lycéen lambda. Être premier ou second l’aurait sans doute éloigné de ses amis.
Il avait les meilleurs goûts en matière d’habillage et la légende – oui, Ulrick, 16 ans, avait déjà eu droit à une légende, comme chaque Von Dast qui était passé dans ce lycée – disait qu’il pouvait savoir exactement comment avait été créé chaque textile rien qu’en le touchant. Presque aussi parfait qu’elle – il ne fallait quand même pas exagérer – Ulrick aurait été le petit ami parfait pour elle.
Mais il ne cessait de refuser ses avances sous le prétexte bancal qu’ils étaient frères et sœurs. Justement, duh, ils étaient jumeaux, cela rendait la relation encore plus parfaite. Mais bien sûr, Ulrick ne l’entendait pas de cette façon. Il ne voyait pas tout ce que leur alliance pourrait leur apporter.
Bien entendu, aucune fille du cercle rapproché ou élargie de Lucie n’avait le droit de l’approcher mais Ulrick tapait dans ce qu’il restait de filles. Et elle même devait se contenter de l’élite un peu moins parfaite que son frère. Pour le moment. Mais elle avait un plan qui allait bientôt tout changer. Oh oui, bientôt elle pourrait larguer son lourdeau de petit ami et accepter les demandes d’Ulrick, oui, parce que cette fois, ce serait lui qui lui demanderait.
Elle entra en classe, cinq minutes en retard, comme tous les matins. Elle fit un signe discret au professeur et s’assit. Le mouvement souleva un peu sa jupe, montrant à tout le monde qu’elle ne portait pas de sous-vêtements. Le professeur de mathématique afficha son trouble quelques secondes avant de se ressaisir. Ah oui, il était nouveau, ils n’avaient pas encore couché ensemble.
Elle s’assit à côté de sa meilleure amie et, sans trop écouter le cours qu’elle connaissait déjà par cœur, elle l’informa de ses dernières avancées.

Le samedi était arrivé très vite. Mais assez vite encore pour Lucie. Ses parents étaient partis depuis dix minutes qu’elle échangeait son pyjama contre une robe orangée très courte, sans manche et sans bretelle. Elle fouilla un instant sous son lit et en sortit la potion magique qu’elle avait acheté chez la vieille qui sentait le fromage quelques jours plus tôt. Avec son accent russe à couper au couteau, elle lui avait affirmé qu’elle n’aurait qu’à sen asperger pour faire tomber n’importe qui dans ses bras. Puisqu’elle devait faire la moitié du poids d’Ulrick, elle aurait préféré qu’il tombe dans son lit mais elle prendrait ce qu’elle aurait.
Elle s’en aspergea généreusement et dû ouvrir la fenêtre. Merde, elle avait un peu trop forcé. Elle espérait ne pas sentir le fromage à son tour. Il devait être dix heures et elle décida de préparer le petit déjeuner. Ulrick ne serait pas levé avant treize ou quatorze heures si elle ne faisait rien, il aimait trop dormir, mais elle espérait que la bonne odeur de la cuisine le sortirait de sa léthargie.
Heureusement, sa mère était aussi doué qu’elle en cuisine et elle avait commandé des tas de plats à réchauffer pour le petit déjeuner. Lucie choisit des muffins aux œufs et au jambon et surveilla toute la cuisson, de peur que tout ne décide de cramer d’un coup. Sa mère avait failli mettre le feu à la maison une fois en faisant griller une tartine au toaster et depuis Lucie se méfiait de chaque appareil dans cette cuisine diabolique.
Son frère ne tarda pas à descendre et elle se frotta presque les mains. Elle était tellement douée, elle avait parfaitement exécuté la phase d’attraction à merveille. Ulrick traîna des pieds jusqu’à elle et vint soudainement l’enlacer. Ce n’était pas inhabituel pour eux, ils étaient toujours si collés. Ulrick n’avait certainement fait que se coller au premier corps humanoïde qu’il avait croisé.
Quand il se détacha finalement d’elle, ce fut pour s’écraser sur un tabouret de bar et mordre dans un muffin. Il décolla un peu ses paupières pour la regarder.
“ T’as changé un truc, au niveau de ton parfum non ?”
Ka-ching ! C’était dans la poche, il ne manquait plus qu’une toute petite poussée pour qu’il ne lui saute dessus. Elle s’assit à côté de lui et glissa sa main sur sa cuisse en hochant la tête. Ah ! Dire qu’elle n’avait même pas besoin d’un mot pour le faire tomber !
“ C’est … bizarre. Tu sens un peu comme mamie.”
Crispée, elle le regarda s’éloigner pour remonter dans sa chambre avec un autre muffin avant de lui répliquer, sans être sûr qu’il ne puisse l’entendre.
“Au moins moi je sens pas le phoque, va prendre une douche putain!”

Bien entendu, elle avait plus d’un tour dans son sac. Il était tellement évident que cette vieille sorcière allait avoir tort qu’elle avait décidé d’un plan B. Et d’un plan C. Merde alors, elle ne savait pas si ses parents auraient la bonne idée de partir en vacances chez oncle Rozen pour un autre week-end ! C’était sa chance.
Vers midi, elle avait fini d’écrire dans son journal et Ulrick avait enfin fini de se pomponner. Elle décida d’aller prendre une douche afin d’enlever ce parfum peu avantageux de son corps parfait et de passer au plan B. Elle n’avait pas besoin d’une potion stupide pour qu’il cède, juste de ce avec quoi elle avait séduit tous les autres : elle-même.
Après s’être bien lavée avec son savon à l’extrait naturel de camélia et s’être sentie au moins trois fois pour être sûre que toute la fausse potion était partie de son corps, elle s’enveloppa d’une serviette et se rendit dans la chambre de son frère. Habituellement, elle ne passait pas par là mais elle avait prétendu que sa propre douche était en panne. Et Ulrick avait semblé ne pas vouloir aller vérifier.
Sur son chemin pour aller à sa chambre, elle fit tomber ‘accidentellement’ sa serviette et prit son temps pour la ramasser. Elle entendit son frère l’appeler par son nom et tourna la tête vers lui, neutre et un peu rouge. Elle n’affichait certainement pas le sourire victorieux qu’elle avait envie de lui montrer.
“ Oui Ulrick ?
– Tu te souviens quand je te disais que la chirurgie mammaire servait à rien ? J’ai eu tort. Pour toi, ça devient nécessaire.”

Elle lui jeta sa serviette à la tête en l’entendant rire et, folle de rage, elle se rendit dans sa chambre. Elle n’avait pas envie de tenter le plan C aujourd’hui. Ulrick était vraiment un con.

Le lendemain, elle se réveilla avec l’œil du tigre. Prête à en découdre, elle avait revêtu son plus beau mini-short en jean et un haut très ample qui ne laissait absolument pas deviner sa poitrine. Elle se planta dans la chambre d’Ulrick et abattit une feuille noircie de son écriture gracieuse devant lui. Levant les yeux vers elle, il fit mine de lui demander ce que c’était mais elle ne lui en laissa pas l’occasion.
“ Voilà, j’ai dressé une liste des pour et des contre de notre relation. Et j’ai trouvé tellement plus de pour que de contre … tu dois sortir avec moi. Tu serais stupide de ne pas le faire ! Sinon je te jure que tu le regretteras !”
Il haussa les sourcils, apparemment très surpris. Elle s’attendait à ce qu’il ne froisse la lettre et ne la jette à la poubelle mais il la prit et la lut très attentivement.
“ Avantages sexuels indéniables … t’es bien sûre de toi ! Eh attends, c’est quoi ça dans la liste des contre ? ‘Ulrick est un connard parfois’ ?!”
Elle fit quelques pas pour s’asseoir sur son lit et croisa les jambes agilement.
“ T’as vu comment tu me parles parfois ? A chaque fois que je te drague, tu mets ton masque de Ulrickon et tu me dis mes choses horribles !”
Quand il releva les yeux et ancra son regard doré dans celui de sa sœur, elle sentit son cœur tressauter. Il finit par couper le contact visuel et elle remarqua qu’il avait l’air gêné. Affreusement gêné.
“ Je sais pas, c’est comme un moyen de défense. J’aime pas quand tu fais ça et tu le sais très bien. Bon, j’ai rien vu d’intéressant dans la liste. C’est un non, encore.”
Elle se rapprocha de lui et le força à l’accepter sur ses genoux. Elle ne comptait pas se laisser démonter. Entortillant ses boucles brunes autour de son doigt, elle sourit doucement.
“ Et qu’est-ce que tu pourrais trouver d’intéressant à rajouter sur cette liste ?
– L’amour. Je veux l’amour.”

Elle sursauta. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il réponde aussi vite. Elle ne s’attendait pas non plus à ce qu’il lui donne ce genre de réponse. Déglutissant, elle détourna le regard à son tour. Cette fois Ulrick la fixait tellement fort qu’elle supposait qu’il aurait aisément pu lire son âme.
“ C’est ridicule. Tu sais que je t’aime. Tu es mon frère.
– Pas comme ça et tu le sais bien.”

Prise de court, elle se releva prestement. Après avoir bafouillé quelque chose à propos de l’inexistence de cet amour là, elle se dirigea rapidement jusqu’à sa chambre pour s’y enfermer. Son cœur battait à tout rompre. Est-ce qu’Ulrick était amoureux d’elle ? Est-ce qu’il disait des choses horribles pour mettre une barrière entre eux et ne pas céder ? Est-ce qu’elle avait vraiment bien comprit ?
Avalant difficilement sa salive, elle se laissa couler le long de la porte et rabattit la tête en arrière, se cogna copieusement au passage. Mais elle n’aimait personne. Tout le monde était destiné à lui servir, d’une manière ou d’une autre. Elle avait envisagé de sortir avec Ulrick parce qu’il était pratique, qu’ils étaient déjà fusionnels et qu’elle savait qu’il ne la lâcherait jamais. Mais elle n’avait jamais envisagé cette aspect de la chose, l’aspect … humain.
Oh merde, elle n’oserait plus jamais sortir de cette chambre.




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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyJeu 19 Mai - 22:11

Let me introduce you ...

Lettre L - Contient : songfic, romance, flashback, tragédie.



Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans cette salle bondée de monde, Jasmin ressentit un frisson lui parcourir tout le dos. Les larmes aux yeux, il se souvint que Shea lui aurait dit de prendre son courage à deux mains et de foncer. Mais voilà presque dix ans que Shea n’était plus là pour lui dire quoique ce soit. Il s’était juste volatilisé, comme la première fois.
Cette fois encore, Jasmin avait passé longtemps à le chercher et à distribuer des tracts dans la rue. Il avait fini par abandonner au bout de six ans. Il n’en pouvait plus et tout le monde lui disait qu’il devait continuer à vivre. Il s’était résigné à ne plus jamais voir la bouille boudeuse de son aîné et s’était lancé dans une carrière musicale qui avait rencontré un succès inespéré. Il n’avait cependant jamais eu le courage de quitter le manoir des Blight.
En chassant ses larmes, il passa le rideau et entra dans la salle bondée de monde. Les clameurs qui l’accueillirent le saisirent au cœur et il déglutit doucement. Il avait envie de s’enfuir en courant. Il s’assit néanmoins à son piano. Il avait presque trente ans maintenant et il n’était plus un enfant apeuré. Il avait tenu à finir son premier concert par cette chanson. Ce rappel était bien particulier pour lui.
Ses doigts glissèrent sur le piano et ils commencèrent à jouer sans même qu’il ne s’en rende compte. Sa voix, elle aussi, commença à travailler. En y repensant, il avait toujours su s’adapter à Shea. Il avait apprit à vivre sans lui comme il avait apprit à s’habituer à sa présence omniprésente.

It's a little bit funny this feeling inside
I'm not one of those who can easily hide


Tremblant d’appréhension, Jas’, onze ans, suivait docilement le petit groupe de gens qui l’avaient accueilli dans son nouveau collège. Il avait eu une bourse d’excellence et était donc une sorte d’attraction, un monstre de foire. Les collégiens avaient été plutôt gentils avec lui et s’étaient à peine moqués de sa tenue débraillée. Il vivait sur ses créations depuis bientôt un an à présent et il n’avait pas énormément de moyens.
Mais cette fois, c’était différent. Il allait rencontrer le garçon le plus riche et le plus populaire du collège, Shea Blight. Une vraie petite terreur d’après certains collégiens. Il y avait beaucoup de choses qu’il avait le droit de faire alors que les autres ne pouvaient même pas y penser et il ne s’en privait pas. Il avait du mal à penser qu’une telle personne pouvait exister jusqu’à arriver à cette table, ronde et classique, à la cantine.
Il était si beau qu’il avait coupé tout simplement le souffle de Jasmin. Et il lui avait ordonné de s’approcher tout simplement, comme s’il était un genre de roi de la cantine. Ce qui était risible parce qu’il était juste un élève de douze ans comme les autres.

I don't have much money but boy if I did
I'd buy a big house where we both could live


Sauf qu’il ne l’était pas vraiment. Le jeune homme s’était tout simplement approché sans un mot et Shea lui avait posé plein de questions, dont la plupart étaient des plaisanteries déguisées. Les gens autour avaient bien ri et Jasmin avait comprit, bien tard, que c’était de lui dont on se moquait. Malgré tout, il aimait beaucoup Shea. Il était beau et il avait de la répartie et il était comme une étoile. Il avait un rayonnement si fort qu’il était dur de l’ignorer.
Ils avaient mangé ensemble cette fois là. Et la fois d’après aussi. Shea commandait un plat a la cantine alors que le boursier mangeait les sandwichs qu’il s’était fait chez lui. Et puis, à partir de ce moment, ils avaient mangé ensemble. Shea était parfois gentil avec lui, quand il ne l’appelait pas ‘faire-valoir’ ou ‘le boursier’. En fait, il était vraiment gentil quand personne ne les regardait. Parfois, Shea pleurait à cause de sa mère ou parce qu’il avait eu une mauvaise note alors Jasmin le réconfortait. Shea était tout simplement devenu son étoile.

If I was a sculptor, but then again, no
Or a man who makes potions in a travelling show
I know it's not much but it's the best I can do
My gift is my song and this one's for you


Mais bien sûr, cela avait dû arriver. Il y avait eu cet horrible enlèvement. Jasmin avait été dévasté et il avait arrêté d’écrire pendant longtemps. Il cherchait partout, se mettait dans les pieds des inspecteurs qui l’engueulaient souvent, il pleurait énormément et il parlait énormément avec le père de Shea, parce qu’ils se comprenaient. On les avait privé de l’étoile la plus importante pour eux.
Souvent, le père de Shea buvait beaucoup. Trop. Alors, Jasmin le montait difficilement dans sa chambre et il le bordait avant de rentrer chez lui. Il avait recommencé à écrire et ses chansons étaient toutes dépressives. A propos d’être perdu, de remords, de regrets. Elles faisaient un carton dans les charts et les artistes y mettaient leurs tripes. Pendant ce temps, Jasmin désespérait de revoir un jour Shea. Il lui avait écrit des tas de chansons mais il ne savait pas s’il les écouterait un jour.

And you can tell everybody this is your song
It may be quite simple but now that it's done
I hope you don't mind


Il ne pouvait pas s’empêcher de coucher sur papier ses émotions. Il passait des heures sur son synthétiseur bon marché à chercher le bon accord. Celui qui transmettait son humeur déplorable. Parfois, ses chansons étaient plus joyeuses mais elles ne lui plaisaient pas. Parfois, elles avaient la rage en elles et il les gardait secrètement dans son tiroir en espérant ne jamais les sortir. L’une d’entre elle, parlait de mort et il l’avait brûlé avant même de l’avoir fini. Mais il y en avait une, une pleine d’espoir. Qu’il voulait chanter à Shea quand il reviendrait.
Et cette chanson, il ne l’avait vendu à personne. Il la chantait en fait en ce moment même, devant un public qui agitait lentement des briquets dans la foule. La voix tremblante, il ne pouvait pas s‘empêcher de penser que Shea était peut-être là dans le public. Qu’il l’écoutait peut-être d’une manière ou d’une autre. Et qu’il reviendrait, grâce à cette chanson.

I hope you don't mind that I put down in words
How wonderful life is while you're in the world


Ca avait bien marché une fois après tout. Il était revenu. Il était revenu d’entre les morts et Jasmin avait été le deuxième a avoir été prévenu. Quand il l’avait vu, il avait éclaté en sanglots. Shea ne souriait plus. Il le regardait à peine, il pleurait souvent et il était si faible. Son étoile avait été assombrie, elle s’était presque transformée en trou noir. Il avait tellement de colère en lui.
Mais il avait été fort. Parce qu’il aimait profondément Shea. Parce que la vie valait la peine d’être vécue maintenant qu’il était de retour. Il se sentait tellement bien quand il était avec lui.
Ils avaient réapprit à vivre, ensemble. Ils faisaient tout ensemble, d’ailleurs. Quelques fois, Shea sortait pour être seul mais à part cela, ils étaient tout le temps collés l’un à l’autre. Tout le monde les prenait pour un couple mais en fait, Jasmin s’en fichait. Son meilleur ami était là et c’était tout ce qui comptait pour lui.

I sat on the roof and kicked off the moss
Well a few of the verses well they've got me quite cross
But the sun's been quite kind while I wrote this song
It's for people like you that keep it turned on


Et puis, il lui avait chanté la chanson. Shea s’était mit à pleurer sans pouvoir s’arrêter quand il l’avait entendu. Il y avait tellement de choses qu’il ne pouvait pas dire. Et souvent, quand il n’arrivait pas à dormir, Shea le réveillait pour qu’il chante un peu. Jasmin lui chantait toujours cette chanson. Parfois, il ne pouvait pas aller jusqu’au bout parce que l’émotion lui serrait la gorge.
Comme maintenant. Sa gorge se serrait mais il devait aller jusqu’au bout. Il se sentait terriblement bête d’avoir décidé de le faire en public. Mais maintenant qu’il était lancé, il ne pouvait pas arrêter. Même si les larmes coulaient le long des joues, même si sa voix tremblait comme s’il allait mourir demain. Il ne pouvait pas arrêter de chanter cette chanson, parce que c’était la leur.

So excuse me forgetting but these things I do
You see I've forgotten if they're green or they're blue


Désormais, il ne pouvait plus détailler Shea dans son esprit comme il le faisait auparavant. Cela le rendait tellement triste de ne plus pouvoir se souvenir exactement de quelle couleur étaient ses yeux. Cela le rendait malade de ne plus pouvoir vanter combien ses cheveux étaient bouclés ou juste ondulés. Les années étaient passées et avaient effacé peu à peu les informations qu’il reliait à Shea.
Mais à l’époque, oh à l’époque, il aurait pu le dessiner les yeux fermés. En fait, il l’avait fait de nombreuses fois. Ses cahiers de dessins avaient été remplis de dessins de Shea très rapidement. Il avait été assez stupide pour tomber amoureux de lui lors que Shea avait besoin d’un ami. Et quand son aîné l’avait apprit, il avait été réellement choqué. Mais il ne s’était pas énervé, il n’avait pas tempêté et n’avait pas été dégoûté. Il l’avait juste enlacé et s’était excusé de ne pas s’en être aperçu plus tôt. En fait, Shea avait sans doute été le premier à tomber amoureux de lui.

Anyway the thing is what I really mean
Yours are the sweetest eyes I've ever seen


Les choses étaient allées assez vite et ils avaient commencé à sortir ensemble le soir même. Le reste de leur relation prit beaucoup plus de temps à se construire. Leur premier baiser avait mit deux semaines à venir. Jusque-là, ils s’étaient juste tenu la main. Leur première fois fut maladroite et très peu sexy. Mais c’était la leur et Jasmin en était très content.
Juste avant de passer les examens de fin de lycée, ils s’étaient juré que s’ils réussissaient tous les deux, ils se marieraient l’année suivante. Oh, Jasmin était tellement impatient qu’il en avait presque oublié de réviser.

And you can tell everybody this is your song
It may be quite simple but now that it's done
I hope you don't mind
I hope you don't mind that I put down in words
How wonderful life is while you're in the world

Le jour J des résultats était arrivé et ils s’étaient sauté au cou en voyant qu’ils avaient réussi leur pari. Ils avaient même réussi à rentrer dans la même faculté. Jasmin ne savait pas vraiment ce qu’il voulait faire de sa vie mais il savait qu’il ferait mieux de faire des études s’il n’arrivait pas à accomplir son rêve.
Sa popularité en tant qu’auteur compositeur s’était accrue au fil des ans et il fournissait presque tous les artistes ces derniers temps. Il avait à présent de quoi offrir à son couple un beau mariage mais ces études étaient importantes quand même, comme plan B.
Il avait choisi la même filière que Shea, économie. Bien décidé à reprendre la société de son père, le jeune Blight voulait faire les choses bien. Il voulait révolutionner le monde de l’entreprise mais il devait apprendre les codes pour mieux les défaire. Au fond de lui, Jasmin l’admirait tellement. Mais surtout, il était content que son étoile brille comme jamais.

I hope you don't mind
I hope you don't mind that I put down in words
How wonderful life is while you're in the world


Et puis, un jour, Shea n’était pas à la maison quand Jasmin s’était réveillé. Loin de s’inquiéter, il s’était rendu en cours. Le soir, sans nouvelle de son fiancé, il avait commencé à paniquer. Quand les policiers lui avaient dit qu’il devait attendre quarante-huit heures avant de signaler une personne disparue, il s’était énervé. Parfait, il allait recommencer ce qu’il avait déjà fait quelques années auparavant !
Les jours avaient passé sans nouvelles de Shea. Puis les semaines, les mois et au final, les années. Stephan et lui s’étaient soutenu assez difficilement mais ils avaient fini par s’habituer à ne plus le voir. Le pire étant qu’ils ne pouvaient même pas cesser d’espérer.

La dernière note retentit sur le piano et les clameurs s’élevèrent de nouveau. Il sourit, les yeux embués de larmes, et fit une petite révérence avant de s’en aller dans sa loge. Son maquillage était fichu et il n’avait pas envie d’attendre la maquilleuse pour l’enlever.
Alors qu’il était en train de chercher les cotons, il entendit des pas derrière lui. Sans doute son agent. Il ne se retourna pas et ouvrit un autre tiroir. Mais la voix qui s’éleva derrière lui était bien différente de celle de son agent.
“ C’était vraiment très beau, Jas’ …”
Il se retourna en un sursaut et écarquilla les yeux en le voyant. Non, ça ne pouvait pas être possible. Pas comme ça, pas maintenant. Il fit trois pas avant d’arriver à l’intrus et commença à lui marteler le torse de coups pleins de colère.
“ Je te déteste ! Je te déteste Shea !”
Les larmes recommencèrent à couler alors que Shea le prenait plus près de lui, passant sa main dans ses cheveux et son autre bras autour de sa taille. Il pleurait aussi et Jasmin arrêta de frapper.
“ Je sais, Jasmin. Je sais, je sais. Je suis désolé, tellement désolé…”
Jasmin tremblait, convulsait même alors que tous ses sentiments sortaient. Et Shea le serrait tellement fort. Il était plus grand que lui désormais. Et plus musclé. Il avait de la barbe aussi et un cache-œil masquait ce qui semblait n’être plus qu’une plaie du côté droit. Mais le chanteur s’en fichait. Son étoile était revenue près de lui. Et elle brillait plus fort, plus fort que jamais. Il ne voulait plus jamais s’en éloigner, quitte à se brûler à jamais.


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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptySam 21 Mai - 16:42

Wither and Wither

Lettre W - Contient : hurt/comfort, romance, bromance.



Le lit était beaucoup trop grand pour eux deux. En fait, ils finissaient toujours sur le côté gauche, enlacés étroitement. En y repensant, ils auraient mieux fait d’avoir juste un lit simple, ils auraient économisé de la place et de l’argent. Mais Kalem voulait absolument avoir un lit king size. Il aimait la grandiloquence, le confort et tout le reste.
Parfois, son mari se demandait si cette histoire d’être l’héritier illégitime des Von Dast ne lui montait pas à la tête. Il s’était même fait faire une petite couronne qu’il portait lors des gala. Et il avait cette obsession de la fourrure mais il lui semblait que cela datait d’avant. En même temps, avec la mère qu’il avait, il n’était pas étonnant qu’il soit un junkie du luxe.
Rien que son parfum coûtait deux mois de salaire commun. Son parfum … il se rapprocha doucement – si c’était encore possible – pour humer son parfum de plus près. Il fallait toujours qu’il en mette un peu avant d’aller se coucher. Il prétextait qu’il ne voulait pas empester au réveil mais il y avait tellement peu de chances que cela arrive qu’il finissait toujours par se moquer de lui.
Kalem était un vampire et il était juste parfait, en terme de fluides. Il pouvait être en effet recouvert de la sueur de son mari mais celui-ci n’avait pas tendance à beaucoup suer pendant la nuit, surtout avec un corps froid comme la glace contre lui, aussi proche. Et puis, les nuits étaient plutôt frêles en ce moment. Non, Kalem avait juste envie d’embaumer le musc à longueur de temps.
Il ouvrit les yeux et les releva vers le plafond. Kalem adorait les miroirs et il avait tenu à en installer un de trois mètres carrés au-dessus de leur lit. Il disait que c’était bandant. Hm, ça se discutait.
Ce qu’il vit dans ce miroir fit s’arrêter son cœur pendant deux secondes. Un cheveu blanc, bien visible sur sa crinière noire. Entre ça et la ride qui était apparue l’autre jour, les quarante-cinq ans de Caleb commençaient à devenir inquiétants. Il aurait pu, bien sûr, demander à Kalem de le transformer. Mais il ne pouvait pas devenir un vampire, ça allait contre sa nature.
Il les avait chassé comme des lapins des années durant et il avait arrêté uniquement parce qu’il était tombé amoureux de l’un d’entre eux. La relation entre Kalem et lui avait beau ne pas être rose en permanence, il ne pouvait pas continuer à tuer des gens qui pourraient appartenir à sa famille. Pour en remettre une couche, il avait noué une amitié irrégulière et vraiment très étrange avec le prince noir lui même.
Depuis, il s’était engagé dans les forces de l’ordre et venait d’être promu commissaire. Ce qui était une foutue responsabilité. Il stressait en permanence … c’était peut-être pour cela qu’il avait ce cheveu blanc. C’était peut-être pour ça qu’il avait une ride. Il devait s’estimer assez chanceux, à son âge, son père avait déjà les cheveux poivre et sel. Il devait tenir son apparence plus jeune de sa mère hybride.
En déglutissant, il jeta un coup d’œil anxieux à Kalem. Caleb avait quarante cinq ans aujourd’hui et son mari avait sans doute préparé toute une surprise ou quelque chose dans le genre . Peut-être même qu’il avait invité tous leurs amis. Oh merde, est-ce qu’il allait le jeter ? Le mannequin était du genre parfait, lisse et sans problèmes. Pas vraiment le genre à rester avec un vieux croulant à qui il devrait changer les couches.
Si encore, ils n’y avait eu que l’âge. Ils avaient dix ans de différence mais tout le monde l’avait bien prit. Mais Kalem resterait toujours le même alors que Caleb allait flétrir, tristement. A moins qu’il se fasse vampiriser. Mais il ne savait pas s’il pourrait toujours se regarder dans le miroir après avoir bu le sang d’un être humain. Il y avait aussi le problème de Kalem : il ne pourrait plus être son calice une fois transformé et il avait peur que son mari, habitué à la chaleur d’un corps vivant, ne se remette à chasser. Il ne pourrait pas se le pardonner.
Il s’arracha à l’étreinte de son vampire d’amour qui grogna un instant son nom avant de se retourner et de se recouvrir de la couette et enfila quelques vêtements, sans prendre la peine de se doucher. Une fois son sweat violet et sa veste noire de la veille enfilés, il attrapa un jean propre dans la pile à repasser et chaussa des sneakers avant de sortir. Il devait parler à son meilleur ami. Il était avec un vampire, lui aussi, non ?

Quand il arriva au café, Allic était déjà là. Si sa relation avec Grim LaPluie avait un goût d’inachevé parce qu’ils étaient fiancés mais ne s’étaient jamais marié, ils avaient été jusqu’à avoir des enfants ensemble. Trois. Donc leur relation était plus ou moins fonctionnelle non ? De temps en temps, Grim s’en allait pendant deux mois dans une aventure et revenait avec un objet rare à revendre au marché noir. Caleb avait toujours fermé les yeux sur ses transactions.
Devant son cappuccino, le mafieux était en train de lire les nouvelles du jour. Dès que Caleb posa ses fesses sur le siège en face de celui du parrain, il abaissa son journal et sourit.
Hey you, joyeux anniversaire !”
Oh génial, il avait bien besoin de ça. Un mec six ans plus jeune que lui qui lui rappelait qu’il était déjà arrivé à la moitié de la quarantaine. Sa date de péremption approchait à grands pas.
“ Salut. Bon, je suis pas bien, je dois te parler.”
Allic prit le temps de boire une gorgée et laissa à Caleb le temps de commander un Irish Coffee bien relevé avant de reprendre la parole. Il ne semblait pas plus inquiet que ça, comme si son meilleur ami faisait des crises de panique quotidiennement. Ce qui n’était absolument pas vrai. Mais Caleb supposait que quand on vivait avec Grim LaPluie, on voyait les discussions importantes autrement.
“ Dis moi ce que je peux faire pour toi. Tu veux refroidir quelqu’un mais ton badge t’en empêche ?
– Quoi ? Non Allic ! Et ne parle pas de ça sur la terrasse d’un café comme si c’était normal ! En fait … j’aimerais que tu me dises comment ça se passe avec Grim. C’est un vampire et toi un humain … je deviens vieux. J’approche de l’âge canonique putain et je veux pas imposer des trucs horribles à Kalem. Genre, s’occuper de moi quand je marcherai avec un déambulateur.”

Reposant sa tasse, Allic sembla l’étudier en profondeur, comme s’il avait des yeux à rayon X. Le serveur eut même le temps d’apporter sa boisson à Caleb avant que le mafieux ne finisse pas lui répondre.
“ T’as quoi ? Deux rides et une mèche de cheveux blancs ? Une injection et un tour chez le coiffeur et c’est réglé. Panique pas, t’as quarante-cinq ans, pas quatre-vingt-dix. Je connais un très bon docteur si tu veux, en fait –
– C’est plus profond que ça, Allic ! Dans cinq, dix ans, quand je me serais fait un lumbago ou que j’aurais des signes évidents de vieillesse, j’ai peur que … Je sais pas.
– Que Kalem te largue comme une vieille chaussette qui pue.
Tactful, Allic.”

Mais oui, en effet, c’était son problème. Il avait construit sa vie avec Kalem et il l’aimait sincèrement. Il ne pouvait pas imaginer vivre ou mourir sans lui. Il était face à un véritable dilemme : vivre en humain mais sans Kalem ou vivre avec lui mais se faire transformer, au risque que le vampire soit las de lui au bout de cinquante ans de vie commune. Putain, il détestait ce choix.

En rentrant chez lui, vers dix-huit heures, après le travail, il était un peu déprimé. Il avait emprunté un costume à Allic pour aller travailler sans repasser chez lui. Il n’était pas sûr de vouloir croiser Kalem. Au cours de la journée, il avait aussi acheté une coloration pour les cheveux. Il ne savait pas vraiment comment s’en servir mais Kalem l’aiderait sûrement, il changeait de couleur tous les 1er Janvier, comme s’il en avait soudain assez. Cette année, il avait les cheveux d’un marron léger, presque tendre. C’était assez ironique pour quelqu’un qui détestait le chocolat.
Quand il poussa la porte d’entrée, des pétales de lys formaient un chemin vers la chambre. Oh, okay, il n’avait pas invité tous ses amis. Il commença à se déshabiller en chemin et quand il arriva à la chambre, il était presque nu.
Kalem lui, l’était. Il avait prit la pose, comme il le faisait sans doute pour les magazines. Caleb ne regardait jamais ses photos trop osées, il avait peur d’être jaloux. Et il ne voulait pas être jaloux. Avec un sourire, l’humain se rendit compte que le lit semblait essayer de l’avaler tellement il était grand et blanc. Oui, décidemment, ce lit était trop grand.
Il se dirigea vers le lit et vint s’allonge à côté de lui alors que son mari le dévorait du regard. En déglutissant, Caleb passa sa main sur sa joue et l’embrassa au coin des lèvres.
“ Joyeux anniversaire!
– Pas vraiment…”

Kalem fronça les sourcils et se redressa sur un coude pour surplomber le commissaire. Il passa un doigt sur son torse et fit la moue. Sa moue boudeuse numéro trois. Il voulait des explications et il les voulait maintenant.
“ Je vieillis Kalem. J’ai peur que tu ne me quitte. Ou que tu te lasses de moi.”
Le vampire éclata de rire et posa doucement son front sur l’épaule de son amant. Apparemment, il ne prenait pas les angoisses de son mari au sérieux.
“ Ne sois pas ridicule. Quand tu auras cinquante ans, je te transformerai. Que tu le veuille ou non. Il est hors de question que je te perde, c’est compris?”
Choqué, Caleb écarquilla les yeux et ne protesta pas. Merde, merde, merde. Il avait du culot de lui parler comme ça, putain !
Alors que les dents de son mari s’enfonçaient dans sa cuisse, sur près de son entrejambe, il laissa échapper un gémissement. Et il oublia toutes ses inquiétudes de la journée lorsqu’il sentit son sang s’échapper doucement de ses veines.



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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 22 Mai - 16:10

A tout prix

Lettre A - Contient : angst, drame, mpreg, bad decisions.



Le noir ne lui allait pas. Le noir ne lui était jamais allé en réalité. C’était la couleur d’Yvan ou de son gang de terreurs. Ou même la couleur de sa mère parfois. Mais certainement pas la sienne. Il avait l’air ridicule devant sa glace. Il avait l’impression de ressembler à un rôti cuit à la broche, trop près des flammes, brûlé au point d’être immangeable.
Un serviteur à l’allure chevaline lui apporta ses boutons de manchettes et Elijah posa son regard infiniment triste sur lui. Il ne se sentait pas près. Il était enflé comme jamais, il avait des nausées et il se sentait horrible. La chose en lui, cet enfant qui était le sien, était bien trop jeune pour bouger. Il avait en était à à peine deux mois de gestation. Mais Elijah avait l’impression qu’il remuait ses entrailles.
Il n’avait pas de prénom. Pas encore. Il lui fallait un prénom comtal, digne du rôle qu’il assumerait quand il serait né. Un prénom digne des Von Dast. Mais Elijah voulait y réfléchir plus intensément, plus tard. Il ne savait même pas si c’était un garçon ou un fille et ne voulait pas prendre le risque d’invoquer un démon pour en être sûr. En fait, il n’avait pas invoqué de démon, même pas celui de son miroir, depuis qu’il avait apprit qu’il portait un enfant. L’appétit des suivants de Satan pour la chair fraîche n’était un secret pour personne.
Comment pouvait-il avoir fini dans cette situation ? Eh bien les choses étaient simples : il couchait avec Luscka au moins une fois par jour depuis qu’ils étaient ensemble. Les dragons étant ce qu’ils étaient, ils devaient trouver un moyen solide de se reproduire. Et Luscka était le chef des dragons, leur père. Il était normal qu’il ait un petit truc supplémentaire qui lui permettait de faire porter son enfant à son partenaire régulier, tout masculin soit-il.
Et pourtant, ni Luscka, ni Elijah, ni personne ne s’en était douté. Personne. Quand Elijah avait commencé à vomir ses tripes le matin, le père des dragons avait commencé à se douter de quelque chose. Il avait été si heureux et si soulagé en comprenant de quoi il s’agissait qu’Elijah n’avait pas osé lui faire part de ses inquiétudes.
Luscka avait comprit cependant, il savait lire dans son regard comme personne. Il avait comprit tout de suite ce qui n’allait pas. Et il l’avait réconforté si longtemps qu’Elijah en était venu à partager son bonheur. Aussi incongru et inattendu que cela ait pu être, ils allaient être parents. Ils fournissaient l’héritier du trône que tout le monde attendait de la part d’Ulrick.
Suite à la nouvelle, Elijah avait eu droit à une protection très rapprochée. Fureku n’était plus le seul à le garder, il y en avait d’autres. Yvan insistait même pour l’accompagner au marché ou ailleurs quand il devait y aller. Il ne cessait de dire qu’il ne voulait pas voir son neveu avoir un accident. Bien entendu, personne n’était sûr que cela soit un garçon.
En soupirant, il attrapa les boutons de manchette en forme de dragon féroce qui avaient été forgé pour l’occasion et essaya de les mettre sans se piquer le doigt. C’était plutôt un succès mais quand il se regarda dans le miroir, il remarqua une minuscule goutte de sang sur la manche de sa chemise rouge foncé. Elle avait juste une teinte un peu différente. Hm, personne ne la remarquerait de toute façon.
Quand il sortit de sa chambre, il remarqua que toute la population des serviteurs étaient habillés en noir eux aussi. Un Von Dast était mort alors toute la City était en jour de deuil officiel. Et cela déprimait encore plus Elijah qui ne se sentait pas prêt pour ce qui allait se passer cette nuit.
Une fois dans le hall, il retrouva Fureku qui lui dit que sa famille l’attendait au temple. Bien entendu, il était en retard, comme d’habitude.
Le trajet se fit en silence et son arrivée aussi. Tout le monde était tellement frappé de tristesse que personne ne pouvait parler. Il vit sa mère, les larmes aux yeux serrer la main d’Yvan. Quand celui-ci le vit, il lui jeta un regard désolé qu’Elijah ne remarqua qu’à peine. Il entra dans la salle de cérémonie et s’assit au premier rang. Est-ce qu’il aurait dû changer de chemise ? Cette tâche commençait à l’obséder. Elle était là, à le larguer et rendait les choses encore pire.
Ulrick et Yvan l’entourèrent bientôt mais il ne les regarda pas. Ses yeux étaient toujours fixés sur la tâche. Il aurait voulu qu’Yvan s’énerve parce que le prêtre mettait du temps à commencer. Il aurait voulu qu’Ulrick fasse des pitreries et plaisante. Mais ils lui demandèrent juste s’il était allé voir le cercueil. Pour quoi au juste? Voir des cendres ? Il ne pouvait pas se recueillir sur des cendres.
Enfin, le prêtre se hissa sur l’estrade – il était si petit qu’il avait eu besoin qu’on le hausse comme un enfant – et commença la cérémonie. En déglutissant, Elijah serra la main d’Yvan comme jamais et fixa le cercueil. Peut-être qu’il allait s’ouvrir. Tæsch l’avait bien fait non ? Il était revenu d’entre les morts !
“ Nous sommes ici réunis pour rendre hommage à Luscka Sheil von Dast, Prince de Gothik City de par son mariage avec Elijah von Dast et Duc des Von Hochen de par son lignage. Sa mort dans le cadre de la défense de Gothik City restera pour toujours dans les cœurs de ses citoyens, pour des millénaires et des millénaires… “
Elijah ne pouvait pas en entendre plus. Il aurait voulu s’en aller, se lever et courir mais il ne pouvait pas. Alors il enfouit son visage dans la poitrine d’Yvan et se boucha les oreilles en sanglotant. Luscka n’allait pas soulever ce couvercle parce qu’il était mort, par sa faute. Si seulement il avait prédit que ces démons allaient attaquer la City, ils auraient pu mieux s’organiser. Et Luscka ne serait pas mort.
Quand le prêtre eut fini son éloge funèbre, la famille et les amis se succédèrent pour déposer une fleur sur le cercueil, fermé. Une rose pourpre pour chacun de ses proches. Tæsch s’était même teint les cheveux en noir pour l’occasion. Holly et Emilien posèrent tous les deux leurs roses avec beaucoup de tristesse dans le regard. Yvan jeta presque la sienne au visage du prêtre. Quand ce fut le tour d’Elijah, il remarqua qu’il avait trop fort tenu la rose. Sa main était couverte de sang. Ce n’était plus qu’une petite tâche, c’était toute une mare de sang, sur sa main.
Manquant de s’étouffer à force de pleurer, il lâcha la rose et fit demi-tour. Il n’était même pas capable de faire ça. Dire au revoir à son mari dignement était hors de ses capacités. Il était vraiment un incapable.

Sans s’arrêter, il se rendit jusqu’à chez lui. Il avait partagé le manoir Von Hochen avec Lou depuis qu’ils étaient mariés mais il n’y était pas retourné depuis sa mort. Il n’avait pas osé. Il était coupable, immonde, il ne méritait pas d’être là. Et pourtant, c’était le seul endroit où il pourrait lui dire au revoir. C’était le seul endroit où il se sentait bien.
Personne n’était à la maison, ils étaient tous à l’enterrement naturellement. Il fracassa la porte d’entrée et se dirigea vers la salle de bain de leurs appartements aussi vite que l’éclair. Une fois devant la bassine qui leur servait à se laver le visage le matin, il hésita. Puis il plongea ses mains dans l’eau et frotta ses mains jusqu’à ce qu’elles commencent à lui faire mal. Il devait retirer ce sang. Il ne pouvait pas le garder, comme ça, sur lui.
Ensuite, il arracha ses vêtements, tâchés eux aussi. Il avisa une tunique et un gilet en laine qui traînaient sur le lit. C’étaient ceux de Luscka, qu’il avait laissé là en partant inspecter les abords de la ville comme le lui avait demandé Yvan. Oh, il détestait Yvan … pourquoi ne lui avait-il pas demandé à lui quand il avait vu cette anomalie ? Parce qu’il était enceint ? Il attendait un enfant, pas la mort !
Il enfila les vêtements de Luscka, rapidement et il s’assit sur le lit. Ils portaient encore son odeur, en cherchant bien. Cette touche de musc léger, cette odeur de bois et de cigarette. Elijah n’aimait pas fumer mais l’odeur qu’avaient les cigarettes de Lou ne l’avaient jamais dérangée. Elles faisaient partie de lui, en quelque sorte. Il aimait beaucoup quand Luscka s’amusait à faire des ronds de fumée dans l’air.
Son regard se posa sur une peluche. Alfred était allé la chercher pour eux dans le grenier, deux semaines auparavant. C’était un ours, un peu abîmé et très rêche. Il avait appartenu à Luscka dans son enfance et il voulait que son descendant l’ait, que ce soit une fille ou un garçon. Il disait qu’il s’en fichait. Que quelque serait son sexe, il l’aimerait sans compter. Luscka avait toujours voulu avoir des enfants.
En attrapant l’ours en peluche à l’autre bout du lit, il sentit sa gorge se serrer. Est-ce qu’il pourrait élever un enfant tout seul ? Non. Il avait déjà été un mauvais mari et il avait entraîné la mort de la personne qu’il aimait à cause de ses inactions, de son manque de vigilance. Il ne pourrait jamais élever un enfant seul. Bien sûr, il y aurait ses parents, ses frères et sœur et Alfred mais ce ne serait pas pareil.
Luscka ne serait jamais là pour le bercer quand il ferait ses dents, il ne lui raconterait jamais d’histoire pour l’endormir, il ne le verrait pas marcher, parler, rire pour l première fois. Il était celui du couple qui était fort, qui avait des valeurs à inculquer. Qui avait envie d’avoir des enfants.
Et si c’était un garçon ? Et s’il ressemblait à Luscka en grandissant ? Elijah ne pourrait que le détester de lui rappeler son amour perdu. Et même sans parler de cela, il ne saurait jamais comment s’occuper d’un dragon. Il devait … il devait terminer cette histoire avant qu’il ne soit trop tard. Il devait se débarrasser de cet enfant. Luscka comprendrait, Luscka comprenait toujours Elijah.
Le prince avisa une dague sur le bureau en face de lui. Elle était un peu émoussée et elle servait généralement à ouvrir le courrier. Mais elle ferait parfaitement l’affaire. Il se leva et s’empara du couteau, les mains tremblantes.
Est-ce qu’il aurait le courage de le faire ? Est-ce que c’était vraiment la bonne décision ?
Il se tourna vers la cheminée où trônait un portrait d’eux deux, le lendemain de leur mariage. D’un pas pressé, il se rendit jusqu’à la toile et la décrocha avant de la lacérer de coups de couteau. Quand leurs deux visages souriants eurent disparus, en charpie, il déglutit difficilement.
“ Je te déteste ! Je te déteste ! Pourquoi est-ce que tu as dû me laisser tout seul ? Je te déteste … “


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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 22 Mai - 21:44

Un mâle pour un bien

Lettre U - Contient : BDSM,  D/s, lemon, werewolf!Yvan.



Non, il ne comprenait pas. Elijah pouvait lui expliquer de douze façons différentes il ne comprenait pas. Il y avait forcément une erreur quelque part, ça pouvait parfaitement être un problème de compréhension. Il y avait quelque part quelque chose qui avait fait que son frère s’était trompé, gravement.
Oui, il y avait quelque chose qui avait mal tourné. Pourtant, Elijah tenait à sa version comme Yvan tenait à sa faux. Il ne cessait de dire que cette chose ne pouvait pas exister, que ce lien entre Tæsch et lui était complètement ridicule. D’ailleurs, il n’avait absolument aucun lien avec Tæsch Condé. Il le détestait, c’était tout.
Elijah leva les yeux au ciel une nouvelle fois et décida de simplifier les choses le plus possible pour son grand frère. Son regard commençait à perdre patience derrière ses petites lunettes rondes. Il se racla la gorge un instant et planta son regard bleu glacé dans celui de son frère.
“ Tu es un loup garou. Tu tiens ça de la mère de maman et nous l’avons tous en nous. Mais pour nous et pour maman ça ne s’est pas déclenché parce qu’elle n’a pas rencontré parce qu’elle n’a pas rencontré son mâle alpha. Toi tu l’as rencontré et c’est Tæsch Condé. Je ne vois que cette explication. Il n’y a aucun autre loup garou à la cour et ta queue a poussé quand tu étais en sa présence. Tu es issu d’une famille de loup garous soumis ce qui fait de toi sa –
– Ne le dis pas.”

Elijah hésita un instant, se mordant la lèvre. Il finit par se jeter à l’eau, en se disant qu’Yvan ne lui ferait pas de mal de toute façon. Oh comme il avait tort.
“Son partenaire. Soumis. Je dirais bien sa femelle mais ce n’est pas exactement la même chose parce que tu ne peux pas concevoir d’enfants.”
Yvan se leva brusquement et brisa en deux la table d’un coup de poing, rageur. Elijah poussa un petit cri et le regarda comme s’il … venait de casser une table sous le coup de l’impulsion. Sans s’excuser, Yvan sortit de la bibliothèque en claquant la porte qui céda sous la force de ses bras et s’écroula après qu’il fut parti.

Des jours durant, il évita Tæsch Condé. Le loup-garou semblait le chercher et cela rendait la tâche encore plus difficile. Il voulait sûrement lui parler de tous ces trucs de loup-garou. Mais Yvan avait prit sa décision : s’il passait sa vie à éviter Tæsch, il n’aurait aucun problème à vivre. Il aurait juste à aller courir un peu les jours de transformation et tout serait réglé.
La pratique était un peu plus difficile que la théorie : dès qu’il apercevait Tæsch, tout son corps le suppliait d’aller le voir et il devenait brusquement très excité. Plus les jours passaient et plus il rêvait de lui, sans cesse. Il commençait à être sérieusement épuisé et en avait assez de devoir faire changer ses draps sans cesse.
Un soir, alors qu’il sortait de la salle de conseil, fier d’avoir ignoré tous les regards insistants de l’autre loup-garou, il sentit une poigne de fer sur son bras. Il n’eut pas le temps de dire ‘ouf’ que la personne l’attirait à l’intérieur et refermait la porte. Il entendit le bois derrière lui craquer quand Tæsch – qui d’autre ? – le plaqua contre cette même porte qu’il venait de refermer.
“Je l’ai senti. Elijah n’a même pas eu besoin de me dire quoique ce soit, je l’ai senti. Tu devrais arrêter de m’éviter, ton état ne va cesser d’empirer sinon et j’ai la nette sensation que tu ne voudrais pas virer dans la folie.”
Yvan le défia du regard mais quand il croisa celui de son alpha – cette expression le révulsait – il baissa automatiquement les yeux. Il n’arrivait pas à croire que ça lui arrivait à lui putain ! Il n’était pas soumis, à personne ! Et pourtant, rien que la présence de Tæsch lui donnait envie de se mettre à quatre pattes et de le supplier de lui faire des choses. Pire : il sentait déjà que son séant était en train de s’humidifier tout seul. Superbe. C’était la première fois que ça lui arrivait mais il devait dire qu’il n’avait jamais été aussi proche de Tæsch depuis que le loup en lui s’était éveillé.
“L-laisse moi partir.”
Pour toute réponse, Tæsch lâcha un ricanement méprisant et l’attrapa par le col pour le plaquer de nouveau contre du bois, mais cette fois c’était la carte tactique. Oh non, ils n’allaient pas faire ça sur la carte tactique quand même ?! Tæsch était le pire tordu du trimonde !
Malgré tout, Yvan ne pouvait qu’aimer les mains hâtives de Tæsch qui défaisaient les nombreuses boucles de ses vêtements. L’alpha tremblait un peu, certainement d’excitation. Quand sa main effleura la peau de son ventre, il ne put étouffer le gémissement de putain qui sortit de sa gorge. Honteux, il plaqua ses mains sur sa bouche mais Tæsch les lui enleva très bientôt pour les attacher au grand chandelier inamovible du centre de la table avec sa propre ceinture.
Le mouvement secoua un peu l’une des bougies du candélabre qui fit gicler quelques gouttes de cire sur le torse à nu d’Yvan qui se cambra en se mordant la lèvre pour éviter qu’un nouveau gémissement ne vienne le décrédibiliser.
Tæsch chassa la lueur de surprise bien assez vite pour la remplacer par de l’excitation.
“Tu aimes ça ? C’est assez … inattendu.”
Le prince grogna un instant mais une chape de domination s’abattit sur lui quand Tæsch lâcha un nouveau rire. Il lui glissa dans l’oreille qu’il voulait juste l’aider, que ce n’était que du sexe. Qu’ils ne se verraient pas souvent et Yvan le détesta encore plus. Il était aussi méprisant que des siècles auparavant quand il avait complètement ignoré ses avances. Quand il n’avait même pas eu idée que le prince était amoureux de lui. Mais il ne l’était plus, depuis longtemps, oh non. Il n’avait pas du tout été un peu heureux quand il avait apprit pour leur lien, tout au fond de lui. Et il ne passait pas du tout une heure par jour à le regarder s’entraîner à l caserne avec les nouvelles recrues des éclaireurs.
Si ses sentiments étaient passés à la trappe, son envie n’était pas moins grandissante. Tout ça à cause de ce truc de loup garou, putain ! Quand Tæsch décrocha une chandelle du candélabre et fit en sorte qu’une goutte de cire vienne brûler son téton, Yvan rejeta la tête en arrière. Okay, okay, ils allaient le faire cette fois. Mais juste cette fois, après il mettrait sa pâtée à Tæsch et ne lui reparlerait plus … En espérant que cette aura de domination disparaisse quand ils auraient tous les deux joui.
Il sentit son humidité intime tremper la carte sous lui alors que Tæsch lui écartait les cuisses et se servait de son foulard déchiré en deux pour les attacher à ses coudes. Il était bloqué maintenant, il ne pouvait plus refermer les jambes pour se cacher. Il eut envie de dire que c’était injuste, que Tæsch était encore habillé alors que lui était presque nu mais l’autre loup garou n’aurait fait que rire.
Quand d’autres gouttes de cire brûlante tombèrent sur son ventre, formant une ligne presque parfaite, le vampire frémit. Il avait envie de plus mais il était bien trop fier pour demander. Quand il croisa le regard de Tæsch, celui-ci décida de passer à la vitesse supérieure et Yvan sentit quelque chose se presser contre son entrée. Mais les deux mains du loup garou était visible et il avait encore son pantalon. Oh, sa queue. Celle de loup-garou, la poilue. Il serra ses mâchoires à s’en faire mal pour ne pas le prier d’aller plus vite. Il ferma aussi les yeux mais ce fut encore pire. Il ressentait tellement plus fort cette nouvelle goutte de cire tombée dans l’intérieur de sa cuisse.
Il ne rouvrit néanmoins pas les yeux, de peur de ce qu’il pourrait voir. La queue de Tæsch ne l’avait pas pénétré et il semblait attendre quelque chose.
“ Supplie moi, Yvan. Tu la veux en toi n’est-ce pas?”
Yvan, s’il ne pouvait pas le voir, pouvait sentir son sourire sadique sans sa voix. Il déglutit et laissa échapper un gémissement, surpris par la main glacée de son amant sur sa cuisse, si proche de son entrée. En rouvrant les yeux, il essaya de le défier du regard mais ce ne fut pas un franc succès. Tæsch semblait vraiment beaucoup s’amuser.
“Mets la moi.”
Le prince était plutôt fier de lui. Même s’il était attaché, à sa merci et techniquement biologiquement soumis à Tæsch, il lui avait donné un ordre d’une voix ferme. Il n’avait même pas tremblé.
Tæsch secoua la tête et réitéra son ordre, le forçant à le regarder dans les yeux. Une bouffée d’hormone le submergea et il lâcha un nouveau gémissement. Il n’avait plus vraiment le choix.
“Mets la moi, s’il te plaît…”
Le loup garou sourit, visiblement satisfait et le pénétra avec sa queue, d’un coup sec. Yvan se cambra légèrement et déglutit difficilement. Il n’avait pas mal puisque la voie était lubrifié mais il avait été surpris. Sans doute déjà lassé, Tæsch reposa la bougie pour venir enlever la cire de sa peau. Ca fait mal, il avait l’impression qu’on lui arrachait la peau, mais en plus doux. Et il aimait ça.
Il frémit quand Tæsch descendit une main au niveau de son sexe pour venir le masser. Et puis, il eut l’impression que quelque chose tenait son sexe en étau. Il se redressa un peu et vit horrifié qu’il lui avait mit un anneau autour du … de la … oh come on ! Il fronça les sourcils mais Tæsch vint l’embrasser en enfoncer ses doigts en lui. Il gémit contre la bouche de son amant et essaya de défaire sa prise du candélabre. Mais putain, les nœuds de l’autre loup garou étaient serrés !
Il gémit de nouveau quand la main de Tæsch commença quelques aller et retour. Il avait quatre doigts en lui et pourtant Yvan n’avait qu’un peu mal. Il ne savait pas quelle était la composition de ce lubrifiant mais il était sûr qu’il se vendrait à un prix d’or au marché de la place des Sorcières.
Quand Tæsch estima qu’il était trop excité, il l’attira à lui et défit les nœuds qu’il avait fait. Tous. Mais Yvan n’avait certainement pas envie de resserrer les jambes maintenant. Il laissa échapper un cri quand Tæsch s’enfonça violemment en lui. Il était tellement prit par le plaisir qu’il ne l’avait même pas vu se déshabiller. Son regard accroché au sien, il serra ses cuisses contre les hanches de Tæsch et serra ses bras autour de son cou.
Les coups de butoir de Tæsch étaient violents. Et plus les minutes passaient, plus Yvan se régalait de cette violence. Il gémit violemment quand son alpha accéléra la cadence et, dans une sorte d’urgence de ses hormones, le mordit jusqu’au sang, dans le cou. Tæsch redoubla d’efforts pour le prendre plus fort, plus vite. Le prince ne retenait plus ses cris et il se sentait près de venir quand il remarqua que quelque chose l’en empêchait. Il grogna en remarquant que c’était ce maudit anneau ! Ce mec était vraiment le pire sadique !
Déglutissant, il le sentit jouir en lui et ne réussit qu’à balbutier quelques mots, à son oreille. Sa voix tremblant et gémissait et il était pitoyable. Mais il n’en avait plus rien à foutre.
“Je t’en supplie Tæsch … enlève le.
– Il n’y avait qu’à demander.”

Tæsch souriait, narquois. Et Yvan le détestait plus que jamais. Il se jouait de lui alors qu’il était son alpha ! Si ce n’était pas une honte ça ! Tæsch lui souriait. Il avait l’air si tendre qu'Yvan ne vit pas la fourberie venir.
“Retrouve moi dans ma chambre, à l’aube, et je te l’enlèverai. Je te laisse ranger tout ça.”
Assis sur la table tactique, Yvan écarquilla les yeux et le regarda s’en aller. Non mais quel fils de pute putain! Il allait revenir hein ? Se retourner et ranger. C’était son bordel! Le sien !
Mais la porte claqua et Yvan cligna des yeux. Mais … MAIS QUEL CONNARD DE PREMIERE !


A suivre dans une autre lettre de l’alphabet :3



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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyMar 24 Mai - 17:43

You're welcome

Lettre Y - Contient : mega-giga-super-bromance, death (mais c'est pas trop triste) , surnaturel, violence, cheesy end.



Si tout le monde ne s’accordait pas sur la genèse de l’amitié indéfectible entre Yvan von Dast et Luscka von Hochen, tout le monde savait qu’elle survivrait à n’importe quelle épreuve. J’étais là à l’époque et je savais comme tout le monde qu’il faudrait la mort de l’un des deux pour les séparer. Mais, comme le reste du monde, je ne me doutais pas que cette amitié serait si forte qu’elle en deviendrait légendaire.

C’était un jour de mai, un jour très frais. Comme toutes les années à Gothik City, ce mois-ci annonçait les beaux jours. Les températures remontaient presque jusqu’à zéro, les humains pouvaient mettre leurs plus jeunes dehors sans qu’ils ne gèlent tout de suite et le sacrifice du printemps s’était déroulé sans anicroches. Tout était parfait, cette année là à Gothik City.
Si, bien sûr, on exceptait la déferlante de démons sur la ville et la Grande Guerre de Démons comme on l’appellerait plus tard. Elle ne devait durer que trois semaines, mais trois semaines intenses. A cette époque, nous ignorions tous que c’était cette amitié légendaire qui nous sauverais tous. Et en ce jour de mai, nous étions plus désespérés que jamais.
La situation était on ne pouvait plus désastreuse. La princesse avait été capturée par Arioch, le leader de l’invasion démoniaque et beaucoup la pensaient morte. Le moral des troupes était au plus bas et les incessantes disputes entre Yvan et son père qui voyaient les choses différemment n’aidaient pas. Le prince pensait qu’il fallait assaillir l’ennemi en plein jour quand il dormirait avec toute la force de frappe nécessaire et le comte Emilien voulait évacuer le plus de blessés possible. Survivre pour se battre un autre jour.
Luscka von Hochen avait disparu lui aussi pendant le dernier assaut qui avait fait se retrancher les gothiks dans l’enceinte du château comtal. Yvan affirmait qu’il avait confiance en lui mais la plupart des gens l’avaient déjà enterré. Moi y compris. Perdre cet ami avait été horrible.
La surprise avait donc été totale quand le Duc était reparut par un passage secret. Il avait failli se faire tuer par les gardes et s’il n’avait pas eu l’intelligence de les désarmer avant qu’ils ne commettent une erreur, il aurait été plaqué au sol et serait peut-être mort. Heureusement, Luscka était presque un aussi bon guerrier que son meilleur ami.
Il était visiblement blessé, salement, à l’épaule. Il lui manquait aussi un œil, depuis le début de la guerre. Depuis que les démons avaient débarqué, seules les plus petites blessures guérissaient chez les vampires, ce qui expliquait pourquoi ils avaient aussi vite perdu la face. Heureusement, les morts à déplorer étaient moindre, Emilien préférant la retraite à un assaut suicidaire.
Le Duc affirmait avoir trouvé une solution et il conduisit le Conseil jusqu’à la Chambre des Mémoires. Là, il fracassa la vitre qui protégeait l’épée légendaire d’Honorus et s’en saisit. Tout le monde savait que cette épée pouvait vaincre n’importe quelle créature mais personne n’avait pensé à l’utiliser pour une très simple raison : il fallait s’approcher d’un démon assez vite pour le tuer avec. Et c’était peine perdue quand on voyait l’état dans lequel étaient les survivants. Il y avait aussi le fait technique imparable : pour chaque ennemi tué, le porteur de l’épée verrait un morceau de son âme envoyé en enfer. Et personne ne doutait que pour un ennemi aussi important qu’un démon, le prix à payer serait la totalité de son âme.  
A ce moment là, Lucska dit une phrase dont je me souviendrais toute ma vie. Avec son sourire narquois mais terriblement gentil, il nous lança : 'Je vais sauver le monde, you're welcome.'
Le plan de Luscka était très simple, sur le papier : approcher assez leur chef, Arioch et le tuer. Le chef des démons était apparemment leur seul attache dans le trimonde. S’il mourait, les autres disparaîtraient. Il était prêt à se sacrifier pour cela. Son plan nous incluait aussi Emilien, Yvan et moi. Je devrais m’occuper d’armer et d’actionner les canons pour distraire les troupes,  Yvan devait faire trembler la terre et le comte Emilien devrait faire mine de se rendre pour que nous ayons le temps d’accéder au canon et au point névralgique des plaques terrestres de Gothik City. Ensuite, au bon moment, il surgirait de l’ombre et tuerait Arioch, se sacrifiant par la même occasion.
Nous procédâmes par votes. Bien entendu, au début, tout le monde était contre, surtout Yvan. Il était hors de question que nous sacrifiions l’un des nôtres pour notre sécurité. Mais Luscka était passionné, il était persuadé que c’était la seule solution. Ses arguments gagnèrent un à un nos cœurs et nos votes. Finalement, il ne resta plus qu’Yvan et Elijah. Les deux princes ne cessaient d’arguer qu’ils ne toléreraient pas cela. Malheureusement pour eux, la majorité primait dans ce cas là et il fut décidé que nous appliquerions le plan de Luscka.
Ce n’était pas une mince affaire mais nous réussîmes à réunir tout ce qu’il nous fallait. Le jour, les démons dormaient mais la nuit ils nous narguaient, sur la place de la Lune. C’était là que nous devions frapper, au bon moment.
Cette journée fut la plus horrible que je connus. Que nous connûmes tous. Personne ne pouvait dormir et nous entendîmes tous Luscka et le prince Elijah se disputer, pleurer et se disputer de nouveau. Yvan resta dans son coin, les bras croisés, les sourcils froncés, fusillant un point au hasard du regard. Puisqu’il avait refusé de participer au plan, il avait décidé de rester ici avec les autres. Elijah avait encore l’espoir de faire changer d’avis Luscka.

Vers minuit, Emilien sortit, armé d’un drapeau blanc. Arioch lui lança des horreurs au visage que je ne rapporterai pas ici. La Comtesse et moi nous faufilâmes par une sortie secrète alors que le Comte les occupait. Les canons que je devais utiliser se trouvaient fort heureusement à côté du point névralgique de la ville. Nous pourrions nous entre-protéger. Alors que nous attendions le signal du Comte – il devait se mettre au genou – Arioch nous repéra. Nous ne sûmes jamais comment mais il nous vit.
La suite se passa très vite. Les démons lancèrent l’assaut alors qu’Holly faisait trembler la terre comme jamais, abattant son poing sur le sol avec une telle force que j’en tombais par terre. Je me relevai bien vite, avec l’aide de mon père, qui était venu nous prêter secours. D’ailleurs, tout le monde était venu nous prêter secours. Elijah était à l’arrière et psalmodiait de quoi invoquer un golem, Ulrick se faufilait entre les démons pour les distraire et le reste des réfugiés faisaient leur possible.
Les sorts des démons fusaient alors que je grattai mes allumettes une à une, la poussière volait à cause des tremblements de terre de la Comtesse, nous aveuglant autant qu’elle aveuglait les démons et Elijah ne cessait d’invoquer des créatures qui mourraient presque tout de suite, se vidant peu à peu de son énergie. Satan merci, il était beaucoup plus endurant que sa carrure épaisse mais petite ne le laissait penser.
Personne ne savait où était Luscka ou si Yvan avait daigné nous rejoindre. Mon père chargeait les boulets et je ne cessai de faire feu, aussi vite que je le pouvais. La Comtesse s’évertuait à faire tomber le plus de démons mais à ce stade là, je doute qu’elle même n’ait pu voir quoique ce soit. Je vis quelques bons soldats tomber au combat et j’entendis quelques démons se moquer. Je ne pouvais cependant pas me saisir de mon épée pour les éliminer, je devais m’en tenir au plan.
Et puis, brusquement, tout cessa. Les sorts ne fusaient plus, les cris cessèrent remplacé par un hurlement si horrible qu’il me glace le sang rien qu’en y repensant. Et puis ensuite, le silence. Si lourd et pénétrant qu’il envahit chaque pore de ma peau comme s’il pouvait me tuer. Lentement, Elijah arrêta d’invoquer, la Comtesse cessa de se servir de son pouvoir, je cessai de mettre feu aux canons. Quand la poussière redescendit, nous vîmes tout d’abord Ulrick et Emilien. Ils tenaient le corps inanimé de Lucie. Quand elle ouvrit les yeux, nous ne nous autorisâmes aucun soupir de soulagement. L’issue principale du combat restait à déterminer.
Finalement, la terre retomba entièrement et, plus loin, nous découvrîmes un spectacle qui nous fit frémir. Yvan et Luscka avaient leurs mains jointes sur la lame et avaient épinglé Arioch à la statue d’Honorus, transperçant violemment son cœur. Nous n’eûmes pas le temps de pousser un soupir qu’ils s’écroulèrent au sol, morts.


“ Qu’est-ce que tu écris ?”
Clair releva ses grands yeux verts sur son père et haussa les épaules. Ils ne se parlaient jamais beaucoup mais tout allait mieux entre eux depuis la guerre. Tæsch n’était pas un enfoiré égoïste au final.
“ J’avais besoin de mettre ce qui s’est passé il y a dix ans sur papier. Je ne veux pas que cela se perde.”
Tæsch hocha gravement la tête avant de retourner à son tricot en regardant par la fenêtre. Il s’était récemment mit en tête de tricoter lui même les chaussettes que porterait son enfant à venir. Clair hésitait à lui dire qu’elles étaient trois fois trop grandes.

Nous ramenâmes leurs corps sans vie au château et les abandonnâmes pour prendre un peu de sommeil. Nous étions tous épuisés, endeuillés et si nous dormîmes contre la pierre dure de l’autel, nous eûmes un sommeil profond. Le lendemain, quelle ne fut pas notre surprise en nous réveillant que de voir l’autel sur lequel nous les avions déposé aussi vide que le jour de sa création.
Bien entendu, nous pensions que c’était l’œuvre d’un démon qui aurait trouvé le moyen de rester chez nous. Remontés, nous nous armâmes, bien décidés à punir le mécréant qui nous empêchait d’honorer nos morts en volant leurs cendres.
Nous les retrouvâmes dans la cuisine, dévorant chaque pièce de viande que leur passait sous la main. En vie, ils étaient en vie !
L’explication la plus logique était qu’il avaient chacun donné la moitié de leur âme aux flammes de l’enfer en frappant ensemble, à la même exacte seconde, comme une seule personne. Mais bien des personnes préfèrent encore croire à ce jour que c’est leur amour l’un pour l’autre qui les a sauvé de la mort. Je fais partie de ces gens, ravi de voir qu’un peu de poésie a pu sauver mes meilleurs amis.
Les mois qui suivirent servirent à reconstruire la City. Tout le monde y allait son coup de main ou de sa donation et bien vite notre cité retrouva sa beauté d’antan. Certains disent même qu’elle est mieux qu’avant mais vous connaissez les Gothiks, ils se plaignent toujours que c’était mieux avant alors personne ne vous le dira jamais en face.
Mon père et Yvan se marièrent très discrètement et le prince prit le nom de famille de mon père, son vrai nom de famille. Je le fis aussi dans la foulée, désireux d’être plus proche de mes racines. Ils décidèrent aussi de trouver une mère porteuse pour avoir un enfant ensemble. Frôler la mort avait apparemment donné à Yvan l’envie d’avoir une descendance.
Luscka ne retrouva jamais son œil droit, même si les vampires de Gothik City retrouvèrent leurs capacités régénératrices en quelques jours. Yvan multiplia les sobriquets pour dédramatiser la situation et on peut souvent l’entendre appeler son meilleur ami “Duke One Eye” ou “Cyclope Guy”. Ce qui ne manque jamais de faire rire Luscka.
Lucie n’eut jamais honte de sa grande cicatrice dans le dos, qu’elle porta fièrement. D’après certains, elle s’habilla encore plus osé qu’avant, montrant son dos le plus possible. Ulrick ne cessa jamais de lui répéter qu’elle était belle.
Quant à moi, après avoir fait la paix avec mon père, j’ai accepté de venir une fois par mois en forêt avec lui. Devenu gardien de la forêt, j’ai juré de perpétrer son travail. Et j’ai demandé la main d’Eugène, qui n’était miraculeusement pas mort à la fin de la guerre. Le reste de cette histoire est personnel et je ne le relaterai donc pas ici.


En se relisant, Clair laissa un sourire envahir son visage. Ce n’était pas très long et très concis mais c’était à lui. Si ses descendants devaient un jour voir cela, ils se diraient sûrement qu’il avait oublié des tas de choses. Mais Clair n’avait raconté que ce qu’il voulait vraiment raconté. Avant de ranger son parchemin dans le carnet noir des mémoires des Condé, il signa d’une main agile.

Clair Minuit, fils de Tæsch Minuit, petit fils de Cadmon Minuit, décédé à ce jour et neveu de Rozen Condé, décédé à ce jour.
Duc des Condé et conseiller du Comte de Gothik City.







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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyJeu 26 Mai - 14:07

Reine de Coeur

Lettre R - Contient : UA, romance ,lime, slightly OOC.



Magnifique. La princesse Camelia était magnifique, tout simplement. Même sans aucun maquillage, elle rayonnait dans la cour de Gothik City et sa main était plus prisée que n’importe quelle autre. Elle faisait partie de la nouvelle génération de royauté des Von Dast, fille honorable du prince Ulrick et de son ex-femme, Kimchi. On disait souvent qu’elle avait hérité de la beauté de ses parents.
Mais comment réagiraient tous les courtisans si un jour, ils apprenaient que la princesse Camelia n’était pas vraiment une princesse ? Quand il rentrait dans sa chambre, au matin, épuisé, Kalem enfilait une tenue masculine et se plaisait à imaginer une autre vie. Une vie loin de la Cour où il aurait pu être … peut-être autre chose. Autre chose qu’un travesti dont la vie était loin d’être facile.
Né Kalem, le prince avait bien vite été travesti par sa mère. Il était troisième dans la lignée de succession et elle voulait lui épargner les complots, les tentatives de meurtre et possiblement le rôle de Comte si Elijah et Ulrick venaient à mourir. Alors Kalem était devenu Camelia et il s’était évertué à respecter ce rôle qui devait lui sauver la vie. A présent, il avait presque seize ans et il commençait à fatiguer. Etre une femme était peut-être plus sécuritaire mais c’était loin d’être facile.
Seules quelques personnes de confiance savaient. Il y avait ses parents bien entendu mais aussi sire Tæsch, rentré dans la confidence un peu par erreur. Et puis il y avait son garde du corps. Ferus était un homme solide d’environ quatre cent ans qui l’avait toujours protégé des assassins et des curieux. Jusqu’à la semaine dernière où il avait été démis de ses fonctions : on avait besoin de lui au poste de sous-général de l’infanterie.
En se maquillant légèrement et en peignant ses longs cheveux d’un roux caramel à croquer aujourd’hui, le prince attendait donc deux choses. Dans trois mois, ce serait son anniversaire et il aurait seize ans. A ce moment là, Kim, Kalem et ses demi-frères – les fils illégitimes du prince Ulrick – seraient libre de passer du temps à Modernis State. Il était bien entendu évident qu’ils ne reviendraient jamais.
La deuxième chose qu’il attendait arriverait aujourd’hui : il aurait un nouveau garde du corps attitré. Calpénèdre, sa suivante, lui avait dit qu’il était beau et très jeune et qu’il avait un passé très brillant. Apparemment, il avait beau être un hybride, il pouvait battre cent vampires haut la main. Mais Kalem était un peu déprimé : il avait si peu d’importance qu’on lui attribuait un hybride pour le protéger ? Même s’il avait eu des hauts faits héroïques, ils sonnaient aussi faux que l’existence de la princesse Camelia.
Après avoir accroché un peigne dans ses longs cheveux soyeux, il se regarda dans la glace. Il était mortellement beau et pourrait faire tomber des hommes à ses pieds en un battement de cil. Pourtant, le reflet de la personne dans son dos lui sembla bien plus beau. Ses cheveux étaient aussi noirs que l’ombre de la nuit et ses yeux étaient de deux bleus différents. Hypnotisants.
Ce fut sans doute pour cela qu’il mit un peu de temps à saisir le poignard enchâssé dans sa coiffeuse. Aussitôt, une main, une grande main chaude, s’abattit sur la sienne et le désarma. La voix qu’il entendit ensuite le transperça comme une flèche.
“ N’ayez crainte, je suis celui qui suis chargé de vous protéger. Je suis désolé que vous ne m’ayez pas entendu entrer avant, princesse.”
L’homme recula ensuite et fit une petite courbette avec un sourire rassurant. Kalem se détendit un peu et osa le regarder de plus près. Il remarqua que quelques mèches roses parcouraient ses cheveux, que son uniforme était en effet celui de la garde comtale, d’un blanc immaculé et qu’il portait l’insigne d’une famille qui lui était inconnu sur la poitrine, à côté de ses grades.
“ Je suis Ashenlil Queen, de la famille Queen. Ravi de vous rencontrer.”
Il se rapprocha de son nouveau garde du corps une fois que celui-ci se fut redressé et pencha la tête sur le côté. Effleurant la petite couronne attaché sur sa poitrine de ses doigts fins, il releva les yeux, pour rencontrer ceux de Queen qui lui envoyèrent une décharge de frissons dans le dos.
“N’est-ce pas un peu … huh … irrespectueux de porter ainsi une couronne sur votre uniforme sans être un Von Dast?”
Le garde du corps lui sourit tendrement avant de secouer doucement la tête. Une mèche rose resta en travers de son front.
“ C’est l’emblème des Queen. Nous servons militairement les Von Dast depuis la nuit des temps. Nous vous apportons protection et sûreté quand les Butler vous apportent confort et bien-être.”
Le garde du corps se pencha vers lui – il était si grand – sans se départir de son sourire. Il attrapa le menton du prince avant de le regarder de plus près. Il dût y déceler quelque chose car son regard s’illumina l’espace d’un instant avant qu’il ne se rapproche de nouveau. Une seconde plus tard, les deux mains d’Ashenlil étaient au tour de son visage et sa langue était dans sa bouche, l’embrassant avec passion.
“ Je pense que nous allons faire du bon travail ensemble.”
Tétanisé, le prince regarda son garde du corps aller se planter devant sa porte entr’ouverte. Il lui avait volé son premier baiser et il ne savait pas comment réagir. Est-ce qu’il devrait le châtier ?

Un peu stressé, Kalem ne cessait de regarder la porte. Elle s’ouvrirait d’un instant à l’autre et Ash rentrerait. Il avait revêtu sa plus belle tenue pour aller au bal donné pour son anniversaire mais il devait lui parler avant. En faisant les cent pas en veillant à ne pas s’emmêler dans sa belle robe couleur feu, le jeune homme répéta son discours. Il devait veiller à faire comprendre les informations essentielles sans trop en dire. Il devait la vérité à Ash.
Ces trois derniers mois, il avait apprit à connaître Ash et il l’appréciait de plus en plus. L’hybride avait dix ans de plus que lui et avait été adopté par la famille Queen quand ses vrais parents l’avaient abandonné. Il avait beaucoup trop de sœurs dont une hybride, elle aussi, que sa mère avait eu avant son mariage avec le seigneur Queen. Il était rentré dans l’armée mais s’était porté volontaire pour garder la princesse Camelia très rapidement après que Ferus ait été rappelé ses devoirs premiers. Yvan lui même lui avait fait passer un test rigoureux et Ash n’était pas mort alors on pouvait dire qu’il avait réussi le test …
De lui même, il avait apprit qu’Ash était gentil, généreux, très protecteur et que ça lui faisait plaisir d’obéir aux petits caprices du prince. Que son étreinte était agréable, autant que sa chaleur et qu’il adorait les félins. Il avait aussi peur de moutons ce que Kalem avait trouvé hilarant.
Sa mère avait une petite boutique de fleurs alors il rapportait tous les jours un nouveau bouquet à Kalem. Sa chambre était rapidement devenue très colorée et il n’avait plus vraiment l’impression d’être enfermé. Ces trois derniers mois avaient été les meilleurs de sa vie et cela lui faisait vraiment de la peine de devoir partir demain. Kim avait déjà tout préparé et leurs billets de train avaient été réservé. Il ferait ses adieux à son père après le bal mais pour Ash … il pourrait peut-être les accompagner.
Aussi, il avait attendu qu’Ash aille vérifier que la salle ne contenait aucun piège pour répéter son petit speech de révélation de la vérité. Et maintenant, il l’attendait de pied ferme.
Quand la porte s’ouvrit, il laissa un petit soupir lui échapper. Ash était tellement beau dans sa tenue officielle de bal. Il vint s’asseoir sur la causeuse à côté de Kalem et sourit doucement, lui embrassant le bout des doigts. Ash n’avait cessé de jouer avec lui, aussi, depuis l’instant où il avait posé le pied dans cette chambre. Naturellement, Kalem s’était toujours refusé à lui, tétanisé par le fait qu’il soit déçu en découvrant qu’il n’était pas une femme. Il avait sérieusement commencé à ressentir des choses pour son garde du corps. Plus que de l’attirance sexuelle.
“ Vous êtes magnifique, ma princesse.”
Le prince déglutit et retira sa main, la posant sur sa jupe, tendu. Il devait lui dire, maintenant, sinon ce serait trop tard.
“ Je ne suis pas une femme, Ash.”
Le garde du corps resta silencieux un instant avant de rire. Ce n’était ni méchant, ni moqueur, ni nerveux. Juste le rire d’Ash.
“ Je sais, bien sûr. Je l’ai su à l’instant où je vous ai vu, sinon je ne vous aurais jamais fait d’avances.”
Comme prit dans la pierre, Kalem le fixa un instant, la bouche ouverte. Il savait, depuis tout ce temps, et il n’avait rien dit ? Toutes ces fois où il avait essayé de soulevé sa jupe et que Kalem l’avait repoussé. Toutes ses fois où il lui avait dit de ne pas traiter une lady ainsi … Bon sang, le prince se sentait ridicule. Fronça les sourcils, il voulut se lever mais Ash le retint par la main et le plaqua contre le siège de la causeuse. Mince alors, c’était vrai, il avait de la force pour un hybride ! Le souffle chaud d’Ash vint le déconcentrer de sa colère et leurs regards se croisèrent avant qu’Ash ne vienne écorcher sa gorge d’un de ses crocs.
“ J’espère bien pouvoir profiter un peu plus de vous à Modernis State .
– Tu viens ?!
– Qui vous protégera si je ne suis pas là ?”

Déglutissant, Kalem gémit alors qu’une main se glissait sous sa robe. Haletant, il sentit Ash lui griffer un peu la cuisse et se saisir de son sexe. Il espérait très, très fort qu’il ne lui ferait aucun réflexion sur le fait qu’il ne portait aucun sous-vêtements. Ca l’avait toujours dérangé.
Les va et vient de la main d’Ash et les baisers qu’il lui procuraient eurent vite fait de le faire durcir. Il se sentait terriblement bien et il n’avait pas envie que cela cesse pour rien au monde. Se mordant la lèvre si fort qu’il sentit un goutte de sang perler, il vit Ash disparaître sous ses jupes.
Ses mains crispée sur le bois de la causeuse, il sentit les lèvres d’Ash venir se poser sur son sexe et il ferma les yeux plus fort. Si on les surprenait dans cette situation … eh bien on penserait sûrement que la princesse prenait du bon temps. Il rejeta la tête en arrière et se concentra uniquement sur Ash quand il le sentit le prendre en bouche. C’était si bon qu’il aurait pu en jouir là de suite. Mais il avait quand même son honneur de Von Dast et il ne pouvait pas laisser Ash se moquer de lui plus tard.
Alors il supporta cette douce torture autant qu’il la savoura. Les va-et-vient d’Ash étaient aussi irréguliers que surprenant et Kalem menaçait de casser la causeuse à chaque fois qu’il bougeait plus vite ou plus lentement, brusquement. Enfin, quand il sentit que son honneur ne serait pas bafoué, il se laissa aller et ferma les yeux si forts que des lucioles vinrent danser derrière ses paupières. Un peu plus tard, quand le noir complet se fit, il rouvrit les yeux pour voir Ash se lécher les lèvres.
“ Vous devriez descendre, princesse. C’est votre anniversaire après tout.”

Le soleil se couchait à peine sur la cité qu’ils étaient déjà en chemin pour prendre leur train. Les jumeaux étaient face à Kalem, compressant leur belle-mère qui s’efforçait d’expliquer à Aless que frapper son frère n’était pas une bonne façon de passer le temps. Ash et Kalem étaient côte à côte et le pauvre garde du corps ne cessait de jurer parce qu’à chaque cahot sa tête cognait contre le plafond du fiacre. Et il y avait beaucoup de cahots.
Enfin, ils arrivèrent à la gare et Kalem sentit ses poumons se compresser, son cœur se tordre. Il allait quitter sa cité, sa famille pour vivre plus libre. S’il faisait entièrement confiance à sa mère, il n’était pas sûr d’être heureux tout de suite. Il serra plus fort la main d’Ash alors que le train leur ouvrait ses portes. La liberté l’attendait.


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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 29 Mai - 14:50

Disaster

Lettre D - Contient : crimes, la Famille ,humour, next gen.



Un désastre. Un véritable désastre. Tout aurait pu se passer parfaitement mais il avait fallu que tout parte en totale shitstorm. En fait, jusqu’au repas du midi, tout s’était plutôt bien passé. Tout le monde était très content de passer les Fêtes du Soleil en famille. Une énorme, énorme famille. Et Grim avait passé les deux derniers jours à préparer de quoi nourrir autant de personnes.
Il y avait les proches des Beackerman, bien entendu, ce qui remplissait déjà une table pleine. Allic, Grim, leurs enfants, les familles de Tony, Mouloud et Godric, Athanasie et son nouveau mari, Hedwige et sa fille et Jasmin et Shea. Et Caleb. Ensuite, il y avait les Queen. Bien forcés par le lien du mariage entre Najendra et Tony, les deux familles avaient plus ou moins fusionnées. Ash et toutes ses sœurs et ses parents, Kalem, les jumeaux et Julian. Sans compter les quelques amis proches d’Ash. Et puis, il y avait les amis de Grim, comme Alianora, Yris et d’autres. En tout, ils étaient une bonne quarantaine, attablés dans la grande salle de réception de la villa.
Non vraiment, la matinée s’était bien passée et les invités étaient arrivés progressivement. L’immense sapin de l’entrée atteignait le plafond et se remplissait peu à peu de petits mots pour la nouvelle année et on logeait les cadeaux dessous. La maison sentait bon le gingembre et les cookies et Grim avait fait en sorte que tout le monde se sente à l’aise.
Au repas du midi, ils avaient été une vingtaine. La partie Queen arriverait plus tard et les vampires qui devaient les rejoindre n’étaient pas encore levés. Et c’était là que tout avait commencé à tourner au vinaigre. Allic et Hedwige s’étaient disputés le couteau pour couper la dinde en essayant de faire valoir leur autorité – arguant la légitimité du sang pour l’un, le droit d’aînesse pour l’autre – et bientôt ce fut une armée de canons d’armes à feu qui les entoura, menaçant l’un ou l’autre.
Puisque Grim était un génie stratégique, il proposa à tout le monde de déposer leurs armes dans un carton qui serait mit à la cave. Et il se chargea lui même de découper la dinde parce que merde, quand même, c’était bien lui qui s’était cassé le cul à lui cuisiner.
Tout le monde était plutôt apaisé et quand les Queen arrivèrent, Allic en profita pour prendre Ash et Caleb à part et se plaindre de sa sœur. Comme il le faisait chaque année. Ils étaient un peu plus serrés mais le repas promettait d’être excellent alors tout le monde était de bonne humeur. En passant à table, tout le monde remarqua que les petites étiquettes dorées que Grim mettait en place chaque année pour désigner les places avaient disparues. Au lieu de cela, chaque assiette était couverte d’une serviette en papier gribouillées de mots. Tony fut le premier à s’avança et blêmit en regardant le petit carré de papier.
Il s’avéra bien vite que les mots gribouillés à la va-vite étaient des secrets, chacun portant sur un proche de la personne censée mangées dans l’assiette. Et bientôt, tout le monde fut à cran. Les reproches volèrent. Et les informations étaient diablement intéressantes. Comme par exemple, celle de Grim, qui portait sur Allic.
“ Tu as couché avec Caleb? Mais je croyais que tu le détestais avant qu’on soit ensemble ! Tu m’as trompé ?!”
En fronçant les sourcils, Allic lui désigna sa propre serviette en papier. Apparemment, il était tout aussi énervé, peut-être même un peu plus.
“ Tu peux parler ! C’est toi qui a enlevé Hedwige pour que j’ai une discussion avec elle ! Tu pouvais pas te mêler de tes fesses, non ?”
La situation avait dégénéré très rapidement et tout le monde s’était mit à se battre. Avec de la nourriture bien entendu. La purée, la dinde, les marrons et tout le reste volèrent dans la pièce si bien qu’il ne resta plus sur la table que les assiettes et les verres. Le beau service en porcelaine et en cristal qui datait de Cedric Beackerman vola bientôt en éclats. Grim aurait bien essayé de maîtriser la situation mais il était bien, bien trop énervé contre Allic pour sauver sa dinde et le service en porcelaine. En fait, il avait même été le premier à lancer de la purée à son petit-ami.
Fatalement, la tension finit par retomber quand il y eut du sang. Il y avait des vampires et des hybrides dans la petite communauté de combat et certains ne pouvaient pas vraiment se contrôler. La fille d’Hedwige fut la première à mordre sa mère jusqu’au sang. Tout le monde fut refroidi instantanément.
Dans cette histoire, Jasmin avait été le seul à ne pas s’être battu. Il prit automatiquement les choses en main et poussa tout le monde à aller à l’hôpital. Si seule Hedwige était violemment blessée, tout le monde avait au moins un poignet foulé ou une grosse bosse à la tête. C’était vraiment les pires Fêtes du Soleil de sa vie. Franchement.
Et voilà, ils étaient là, un soir de fêtes, une quarantaine de gens bien habillés et en partie recouverts de purée ou de marron, attendant leur tour aux urgences. Les enfants étaient restés à la maison sous la bonne garde de Jasmin et Shea, puisqu’aucun n’avait été vraiment touché. Grim se sentait honteux. Sale et honteux. Merde, ils étaient censés être des adultes.
Allic vint s’asseoir à côté de lui dans un bruit mouillé et il passa une main sur sa cuisse. Grim aurait presque trouvé ça drôle, si seulement il ne s’était senti aussi misérable en cet instant.
“ Hey je … je t’ai pas trompé. C’était pendant que t’étais allé chercher Alianora à Gothik City. Il en revenait et je lui ai donné son épée et … je sais pas vraiment comment sa queue s’est retrouvé dans mon cul mais ça compte pas vraiment. Je pensais à toi à ce moment là.”
En releva la tête, le vampire planta ses yeux vairons dans celui de son mari. Allic avait perdu un œil dans une fusillade quelques mois plus tôt et Grim ne cessait de lui dire combien il le trouvait sexy. Aujourd’hui, il portait un cache-œil rose avec des petits diamants dessus. Grim lui avait offert quand Allic déprimait sur sa beauté fanée et toutes ces conneries.
“ Je t’ai forcé à parler à Hedwige parce que je voyais bien combien ça te faisait chier d’avoir une sœur et de pas pouvoir lui parler. En fait, c’était autant pour toi que pour moi, j’en pouvais plus de t’entendre demander secrètement à Tony de la chercher, comme si je pouvais pas m’en rendre compte. Je suis un vampire, Allic.”
Autour d’eux, tout le monde était peu à peu en train de se réconcilier. En posant sa tête sur l’épaule d’Allic, Grim fit la moue à cause du bruit mouillé.
“Je suis désolé de t’avoir tordu le poignet.”
Ce n’était peut-être pas un si terrible moment en fait.

A la villa Beackerman, Arsenic venait d’être couchée par les amis de ses parents. Elle n’arrêtait pas de se retourner dans son lit, encore et encore. Elle avait vraiment, vraiment fait une connerie. Elle espérait que tout le monde se mettrait à bien s’entendre mais en fait, elle avait créé le chaos le plus total. Et elle avait vraiment, vraiment peur du moment où les tensions seraient retombées et qu’ils finiraient par se demander qui avait écrit sur ces petites serviettes.
Merde, merde, il y avait ses empreintes partout sur la scène du crime et son écriture et les mêmes paillettes que ses parents lui avaient mit sur les yeux ! Elle était cuite !
Pourtant, elle avait juste voulu bien faire ! Elle avait gentiment dévoilé des secrets pour que les tensions s’apaisent, pour que les gens sachent la vérité et cessent de se poser des questions. Elle avait vraiment fait la plus grosse connerie de sa très courte vie. En passant la main sur sa gorge, elle se crispa. Oh oui, sa très courte vie… et si ses parents décidaient de la tuer. En déglutissant difficilement, elle se rhabilla rapidement et se faufila hors de sa chambre. Personne ne devait jamais savoir, elle devait éliminer toute preuve de son crime.
“Qu’est-ce que tu fais en dehors de ta chambre Arsenic ? Et pourquoi tu portes ton costume de ninja ?”
OH NON !



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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyJeu 2 Juin - 19:00

Petite folie

Lettre P - Contient : D/s, werewolf!Yvan, Angst & Smut & Fluff.



Konkrit était un bon élève et il aurait mérité que Tæsch le félicite plus. Mais il avait la tête ailleurs. En fait, il pensait à Yvan en continu depuis quelques temps. Depuis qu’il avait apprit qu’il était un loup comme lui, il avait été obsédé par le fait de le voir. Le seul autre loup qu’il avait connu dans sa vie avait été sa sœur jumelle et elle était morte bien trop tôt.
Alors que ses quelques éclaireurs s’entraînaient à la formation 98/13 du manuel des débutants, il s’assit mieux sur sa selle. Il était inconfortable dans son pantalon tendu par le désir mais il ne pouvait pas faire autrement que de les regarder s’agiter un peu maladroitement dans l’herbe. Ils étaient bons, vraiment, mais encore une fois il s’en foutait comtalement.
Ei, une fille d’une vingtaine d’année, mignonne comme tout et très bon parti – son père était un Kalingrad et sa mère était une Von Hochen – s’approcha de lui pendant que les autres étaient toujours en train de se faire les plus discrets possible. Elle ne pouvait pas voir qu’il était excité et pensait à tout sauf à son entraînement grâce à son grand manteau de fourrure chaude – il neigeait encore ce matin – mais cela le rendait inconfortable de lui parler. Surtout qu’il savait très bien ce qu’elle voulait.
Elle prétendit ne pas pouvoir s’entraîner avec les autres à cause d’une vis manquant dans son armure et s’installa à côté de son cheval, les fesses dans l’herbe. Les yeux du vieux vampire ne décelaient aucun point faible et quand bien même, ils s’entraînaient avec des bâtons, elle n’avait aucun risque d’être blessée. Mais il n’en dit rien : si elle n’était pas retenue aux épreuves d’admission la semaine prochaine, tant pis pour elle.
Elle le regardait, nerveuse comme un humain sous crack et il ne pouvait pas s’empêcher de la regarder aussi. Ses longs cheveux noirs lui rappelaient ceux d’Yvan. Merde, il avait vraiment hâte que cette session se finisse. Il avait hâte de retourner dans sa chambre et vraiment, vraiment hâte de savoir si Yvan était venu. Parce qu’il l’espérait de tout son cœur.
Plus tôt dans la nuit, il l’avait coincé après une réunion et il n’avait pas pu s’empêcher de le prendre, violemment. Bien sûr, si Yvan avait été profondément contre, il ne l’aurait pas fait. Mais il était son partenaire, ils étaient faits pour être ensemble. En tant que loup-garous, ils se devaient de rester ensemble et de se soutenir. Bien sûr, Yvan n’était pas de cet avis mais il changerait d’avis.
Aussi, Tæsch lui avait demandé de garder un petit cadeau qu’il lui avait donné avant de s’en aller. Yvan aurait pu l’enlever et ne pas venir mais il était soumis, dans sa nature. L’éclaireur espérait vraiment, vraiment que cet ordre voilé serait assez efficace pour le ramener dans sa chambre.
De son côté, Ei parlait toujours. Tæsch s’en était à peine aperçu mais cela ne semblait pas décontenancer la jeune femme. Bientôt, l’heure fut venue de tout remballer et il ne prit même pas la peine de descendre de son cheval pour donner ses ordres. Une fois que tout le monde eut quelque chose à faire – même Ei – il se rendit au château, aussi vite que son cheval lui permettait.
L’intérieur du château était sombre quand il arriva et presque toutes les torches et bougies avaient été éteintes. L’aube se levait et même Théophile devait être au lit. Il attacha rapidement Brise d’hiver, son cheval, et lui donna trois bottes de foin avant de s’en aller, montant rapidement dans sa chambre. Il ouvrit la porte à la volée et sourit quand il vit que les chandelles étaient déjà allumées.
“ Je suis là !”
Seul un silence pesant et triste lui répondit. Bien entendu. Théophile savait parfaitement à quelle heure il rentrerait et il avait allumé des bougies pour éviter qu’il n’ait à le faire lui même. Il perdit son sourire et s’écroula sur son lit. En temps normal, la lumière tamisée lui aurait donné l’impression d’une ambiance confortable mais avec son humeur morose, sa chambre lui semblait juste mal éclairée.

Trois heures. Il avait attendu trois heures avant de se coucher. Le soleil était déjà haut dans le ciel et Yvan devait dormir à poings fermés depuis quelques temps déjà. Dire qu’il n’avait même pas osé se branler de peur qu’Yvan n’arrive à ce moment là et ne le traite de pervers. Donc il était dur, frustré et déprimé. Merde, il était son partenaire destiné, comment pouvait-il laisser sa mauvaise humeur se mettre entre eux ?!
Il avait passé trois heures à regarder la fenêtre qui donnait sur la forêt en sursautant au moindre bruit. Mais il en avait assez. Yvan se foutait de sa gueule. Il se déshabilla entièrement et se mit au lit, au chaud. Dans l’âtre, un feu agréable ronronnait et commençait à le bercer. Il était aussi déprimé qu’en colère. Yvan abusait, dire qu’il avait plus pensé à lui qu’à une fille qu’il aurait parfaitement pu se faire. Il avait presque honte de lui.
De toute façon, il n’en avait jamais rien eu à faire de lui. Il ne cessait de repousser ses avances déjà, quand il n’était pas un loup garou. Parfait, il était un loup maintenant et ça lui faisait une belle jambe. Il serra un peu plus son oreiller avant de le jeter plus loin, de rage. Yvan von Dast le rendait fou ! Il poussa un gémissement de colère avant de se recroqueviller, remarquant à peine que ses joues étaient mouillées.

Il commençait à sombrer dans le sommeil, lâchant prise sur toute cette histoire, quand il entendit un bruit. Un frottement qu’il reconnaissait très bien. C’était le bruit de sa porte qu’on ouvrait avec précaution. Les pas au sol étaient discrets mais il les reconnaîtrait entre mille. Yvan ! Un sourire éclaira son visage quand il le sentit s’asseoir sur son lit et l’entendit chuchoter son nom.
“Tu es en retard Yvan von Dast.”
La main d’Yvan était sur son épaule à nu et il le sentit frémir. En se retournant, il l’agrippa par le col de sa chemise – il portait toujours la même tenue que cette nuit – et l’attira à lui pour un baiser plein de crocs et de morsures. Il était en colère et il allait lui faire payer.
Le lit était assez spacieux pour qu’il le plaque en arrière en le repoussant, se tenant au-dessus de lui. Il passa directement sa main sur son entrejambe et constata avec surprise qu’il avait gardé l’anneau sur son sexe. Un petit rire l’agita. Il avait du passer des heures à hésiter sur la marche à suivre pour finalement capituler et venir ici. C’était … terriblement mignon. Il n’imaginait même pas à quel point il avait dû se torturer.
“ Je ne voulais pas venir.”
En caressant son entrejambe, Tæsch se mit à lui embrasser la gorge, tendrement, étouffant un rire en lui mordillant la peau.
“ Mais tu es venu.”
Cette affirmation sans détour les fit frémir tous les deux. Habilement, Tæsch lui retira l’anneau sans douleur. Yvan était toujours dur mais il ne jouirait pas tout de suite. Et le grand dominant des deux avait envie d’un peu de nouveauté. Il plongea ses doigts en Yvan, qui s’humiliait de nouveau, afin de récupérer un peu de liquide lubrifiant. En étaler sur la verge d’Yvan sans qu’il ne jouisse fut une entreprise risquée mais, eh bien, Tæsch aimait les challenge.
Avec ces mêmes doigts, il se pénétra lui-même, rapidement, grimaçant de douleur. Yvan semblait médusé mais un nouveau baiser de son amant lui fit fermer les yeux. Quand il lui écorcha la lèvre, le général gémit comme un puceau qui viendrait de se faire toucher la queue.
Deux minutes de baisers enfiévrés et de gémissements plus tard, il s’empalait sur le sexe dressé d’Yvan, douloureusement. Merde, il aurait vraiment voulu qu’Yvan soit moins imposant là tout de suite. Grimaçant un peu de douleur, il commença à bouger mais bien vite ce fut le prince qui lui imposa son rythme, enfonçant ses ongles dans la chair de ses hanches. Et Tæsch ne pouvait pas s’empêcher de gémir.
Mais ce n’était pas assez pour le général, le conquérant. Il plaqua à son tour son amant sur le matelas qui grinça de protestation. Ses coups de butoirs se firent plus pressants et violents quand Tæsch introduit sa queue – la deuxième, la poilue et lisse et jolie et animale – en Yvan. Tæsch avait l’impression qu’il allait le détruire, de l’intérieur. Il lui faisait mal, souvent mais cela s’accompagnait d’un plaisir plus grand encore. Et c’était si bon!
Yvan jouit rapidement mais continua de pilonner l’intérieur de Tæsch jusqu’à ce qu’il jouisse aussi. Ce n’était pas très dur, ils étaient tous les deux à bout quand Yvan était rentré dans cette chambre. Epuisé, Yvan se laissa couler sur le corps de Tæsch après s’être retiré de lui. Le vieux vampire ferma les yeux et lui agrippa violemment les cheveux pour l’embrasser, langoureusement. Yvan n’avait pas l’air contre.
Ils regardèrent le plafond, de longues minutes, essayant de réaliser ce qui s’était passé. Merde, c’était vraiment trop bien. Tæsch fut le premier à briser le silence qui commençait à peser sur leurs poitrines.
“ Je ne t’ai jamais menti. Même avant ça, avant ce truc de loup, quand je te disais que je t’aimais, c’était vrai. Je t’aime Yvan. Et je veux apprendre à mieux te connaître.”
Aucune réponse ne lui parvint dans l’immédiat. Il s’était déjà endormi ? Il tourna la tête pour voir le visage du Prince Noir éclairé faiblement par les flammes. Il avait les yeux grands ouverts et fixait toujours le plafond du baldaquin. Mais il ne répondait pas, comme s’il n’avait pas entendu. De longues minutes passèrent avant que ses lèvres ne bougent.
“ Je sais.”
Puis plus doucement. Si doucement qu’aucun humain n’aurait pu l’entendre :
“ Moi aussi.”
Un sourire éclaira le visage de Tæsch. Il n’en attendait pas plus. Il se fit une place entre les bras croisés d’Yvan et s’endormit rapidement, un sourire aux lèvres.
Il était déjà endormi quand Yvan passa une main dans ses cheveux, doucement. Ils étaient doux et longs et soyeux et le général les adorait. Mais pour rien au monde il ne répéterait ce qu’il venait de dire à la lumière de la nuit. Parce qu’il était Yvan von Dast tout simplement.


Prequel disponible à la lettre U !



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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyMar 12 Juil - 14:30

Stop It Right Now

Lettre S - Contient : Dark, pre-apocalypse, Angst,
Tragedy, Dark Magic, Smut.




Lucie n’était pas encore au courant. Il n’avait pas osé lui dire. Elle n’avait pas été là à la réunion à laquelle Kimchi avait fait irruption - sans doute n’avait-elle pas eu envie de se rendre à une autre rencontre aussi longue qu’inutile et Wish avait demandé à tout le monde de ne rien lui dire. Il ne voulait pas pouvoir être retenu. Il devait accomplir son destin mais il savait que Lucie ne le laisserait pas. Et s’il était plus fort qu’un hybride normal, il savait parfaitement que la princesse Lucie serait toujours plus forte que lui, en combat singulier. Sans compter le fait qu’elle pouvait aisément se servir de l’aide des gardes.
Demain, il se rendrait au temple et la princesse assisterait impuissante au sacrifice. Mais ce soir, il devait lui faire ses adieux, sans qu’elle ne le devine. Ce serait juste une soirée comme les autres pour la princesse et Wish essayerait d’être le plus normal possible. Quelque part, il savait bien qu’il était un lâche. Le fait que Lucie puisse le retenir n’était pas la seule raison qui le poussait à garder le secret. Il y avait aussi le fait de ne pas vouloir être celui qui briserait le cœur de Lucie.
Cependant, quand elle rentra ce soir, Lucie ne lui lança pas son regard habituel. Un regard direct, provocateur, chaud des délices qu’il suggérait. Elle semblait en colère, en colère contre lui. Lâchant son livre sur la magie noire - il avait pensé que ce serait bien de s’informer sur la façon dont il pourrait être sacrifié - il se leva, juste à temps pour recevoir la gifle la plus douloureuse de l’histoire des gifles. Déglutissant, il la regarda. Ils avaient une différence de taille assez importante pour qu’il soit obligé de baisser la tête pour la regarder et elle avait dû tendre le bras pour atteindre sa joue. La situation aurait pu être comique si elle n’avait pas été aussi dramatique.
Mais voilà, Lucie était en colère. Elle avait raison, d’ailleurs, si elle savait tout. Parce que Wish lui avait délibérément caché sa mort à venir, et c’était sans doute la pire chose qu’il pouvait lui faire. Même s’il lui avait arraché le cœur, elle aurait été moins peinée. Et maintenant, elle allait le perdre, comme il avait perdu Lune bien des millénaires auparavant. Bien entendu, la situation avait été bien moins dramatique pour lui : il ne l’avait pas aimée comme Lucie l’aimait lui.
Il voyait la colère vibrer dans les yeux de Lucie comme jamais. Pourtant, la pièce était presque entièrement plongée dans le noir. La nuit était noire, sans lune et les seules bougies qui étaient allumés se trouvaient sur le bureau, de l’autre côté de la pièce. Le fait qu’il voie Lucie aussi bien était dû au fait qu’elle était proche de lui, si proche, qu’il aurait pu la toucher sans même vraiment le vouloir.
Cela ne l’aurait pas étonné qu’une intrigante à la langue bien pendue ait tout raconté à la Princesse dans le but d’avoir quelques faveurs. D’avoir des avantages après le rituel. Oui, la vie continuerait après le rituel, il l’avait oublié. Puisque pour lui ce serait la fin, plus rien ne comptait.
“Quand est-ce que tu comptais me le dire ? Que tu allais mourir comme un chien. Je me fiche des autres, je ne veux que toi ! ”
En déglutissant, le calice détourna le regard pour ne plus voir les yeux embués de larmes de la princesse. Il se sentait si honteux, comme jamais. Il n’avait aucune envie de la laisser au désarroi et à la solitude mais d’un autre côté, son existence serait effacé de la réalité, très rapidement, alors elle ne souffrirait guère plus de quelques heures. Il aurait aimé qu’elle le découvre plus tard, pour qu’elle souffre moins. Mais il était trop tard, bien trop tard.
Il prit son courage à demain et posa sa main sur sa joue, doucement. Il caressa doucement sa peau, douce et essaya de mémoriser chaque détail de son apparence, pour le garder dans sa mémoire. Sa robe rose, sans manche, ses souliers assortis et son boa plein de plumes. Un ruban tenait ses longs cheveux ondulés, striés d’or et de cuivre, en une queue de cheval lâche sur son épaule droite. Chaque détail lui semblait important : ses pommettes aristocratiques, hautes et rondes, ses yeux d’un jaune doré, pailleté des étoiles du soir, ses lèvres recouvertes de pourpre, les larmes qui coulaient doucement sur ses joues, en silence. Il ne voulait pas lui faire du mal mais il le devait.
“Tu m’oublieras plus vite que ce que tu penses.”
Cette phrase lui fit secouer la tête et Wish la trouva terriblement belle. Ses cheveux allaient et venaient à chaque mouvement de sa tête et, alors qu’elle semblait s’étouffer à force d’essayer de parler, il glissa sa main dans ses cheveux. Doucement, très lentement, il posa ses lèvres sur celles de Lucie, qui sembla retrouver sa force de caractère impressionnante.
“Je ne t’oublierai jamais. Et tu n’iras pas de toute façon! C'est un ordre !”
Et voilà, il s’y attendait. Il la prit par les hanches et la poussa légèrement pour qu’elle s’assoit dans un magnifique fauteuil rouge qui semblait être là depuis toujours. S’accroupissant devant elle, il lui prit la main et se dit que protester ne ferait certainement que l’énerver encore plus. Alors, encore une fois, il décida d’être lâche. Il allait endormir sa méfiance et s’en irait quand il serait temps.
“A vos ordres. Je n’irai pas.”
Se redressant un peu, il déposa un baiser tendre sur sa joue, descendant dans son cou puis vers sa poitrine. De plus en plus pressant, il fit glisser la robe de Lucie sur son corps fin, presque frêle. Elle était si petite et fine qu’elle en semblait parfois fragile. De temps à autres, elle ressemblait à une poupée de chiffon, portée par le vent, le regard dans le vide. Ces fois là, il ne pouvait s’empêcher de la toucher, rien qu’un peu. Juste pour s’assurer qu’elle était réelle.
Elle enfonça ses doigts pâles dans ses cheveux alors qu’il venait embrasser son ventre puis ses cuisses. Ses mains caressaient la peau froide comme la glace, toujours aussi immobile. Il s’y était fait, à force de coucher avec elle. Avant elle, il avait connu peu de vampires aussi froids. Mais sans doute que les Von Dast avaient quelque chose de particulier. Elle était sa première de beaucoup de choses. Et elle serait sa dernière amante, la dernière à jamais l’avoir aimé.
Sa bouche remonta pour retrouver celle de Lucie, gémissante, rouge de désir. Une nouvelle fois, il essaya d’enregistrer chaque détail dans sa mémoire. Elle sentait la cannelle et les vieux livres.Son baiser avait goût de cannelle aussi, mélangé à de l’eau fraîche, glacée même. Il aurait de longues années à l’attendre en enfer, mais il était persuadé qu’ils finiraient par se retrouver. La possibilité qu’elle tombe amoureuse de quelqu’un d’autre ne lui avait même pas effleuré l’esprit.
Il se sentait esclave du vice à sans cesse avoir besoin de la toucher ainsi mais plus ils étaient proches, plus il avait besoin d’elle. Ses doigts parcoururent le chemin de sa peau, descendant sur son buste jusqu’à son entrejambe et quand il la pénétra de deux doigts, elle frémit si fort qu’une onde d’excitation passa entre eux deux. Elle le dévorait du regard et son ruban était tombé, laissant ses cheveux s’éparpiller autour de son visage, comme la crinière d’un lion. Peut-être l’avait-elle juste arraché. Lucie pouvait se montrer si violente pendant l’acte.
Rapidement, elle décida de prendre le dessus. En le poussant par terre, il vint s’installer à califourchon au dessus de lui, lui enlevant lentement ses vêtements. Se délectant des gémissements étouffés et frustrés de son calice, elle s’amusa à le caresser en le privant de sa chemise et de son pantalon. Elle n’eut aucun mal à l’exciter assez - elle était tout de même la princesse Lucie - pour s’empaler lentement sur lui. Elle lui maintenait les mains plaquées au dessus de sa tête et il ne pouvait presque plus bouger. S’il se débattait, Lucie le laisserait passer mais il n’était pas sûr de vouloir se débattre.
Chaque va et vient que lui infligeait Lucie était plus délicieux que ses précédents et il ne pouvait que gémir et fermer les yeux. Parfois, il essayait de donner un coup de bassin mais au bout d’un moment il en eut assez et se défit de l’emprise de Lucie pour les faire basculer, se retrouvant au dessus d’elle. Elle lui fit une moue boudeuse et il lui accorda un sourire moqueur.

Bien des heures plus tard, la nuit était retombée. Elle était magnifique. Les lunes, les lumières et les galaxies que dévoilaient le tissu du ciel éclairaient le visage endormi de Lucie avec tant d’intensité qu’il se demandait comment elle pouvait ne pas se réveiller. Ses longs cils caressaient ses paupières et elle était si belle que son cœur se serra douloureusement. Il déposa un baiser sur son front, une dernière fois avant de se redresser et de s’habiller. De blanc, comme la fille de Lucie l’avait demandé.
Elle ne cilla pas et il lâcha un léger soupir en fermant la porte derrière lui. Une fois arrivé en bas des escaliers, il commença à l’entendre s’agiter derrière la porte de sa chambre.
“Wish ! Wish ! Daniel !”
Elle criait son nom et il l’entendait ouvrir la porte de sa chambre, grinçante. Il étouffa un sanglot avant de continuer sa route. Il faisait aussi ça pour elle. C’était sa façon de se racheter et il ne laisserait personne l’en priver. Même pas elle.




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Kimchi Callahan
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MessageSujet: Re: Kimmy's writing, yay !    Kimmy's writing, yay !  EmptyDim 12 Fév - 17:20

Black & White

Lettre B - Contient : School AU, Super-friendship, Cute,
Magic, POV Change, Lujah.




C’était comme toujours, il regardait ses pions se faire manger les uns après les autres. Les noirs avaient un grand avantage sur les blancs comme toujours et toute la chance du monde ne les aiderait pas à gagner cette bataille sanglante. Dix des leurs étaient déjà au sol et ils n’avaient plus aucune chance d’en réchapper. Sauf bien sûr si ce cavalier arrivait à faire échec au roi mais avec cette reine dans les parages ... il avait besoin de plus de temps pour réfléchir.
“Eh Elijah, tu te bouges oui ?”
Le jeune homme releva la tête vers son grand frère qui allait sur la fin de sa cigarette. Techniquement, il n’aurait pas dû avoir le droit de fumer dans l’enceinte de l’établissement mais il était un Black alors il savait bien que personne ne lui dirait quoique ce soit. Dans ce lycée, il y avait ceux qui devaient suivre le règlement intérieur et ... les autres. Les Blacks, les élèves si populaires et puissants que même les professeurs et les surveillants ne leur faisaient jamais de réflexion.
Elijah, lui, n’était pas si populaire. Il faisait parti de ceux qui n’étaient pas privilégiés, de la masse - les Whites - et il était même classifié en tant que nerd par la plupart de ses camarades de classe. Il était vice-président du club de sciences et il passait le plus clair de son temps à la bibliothèque, pour parfaire son image de premier de la classe. Au final, il ne devait sa sécurité qu’à la carrure imposante et à la popularité de son grand frère. Tout le monde savait très bien qu’il ne fallait pas l’enfermer dans son casier ou lui mettre la tête dans les toilettes, au risque de subir les représailles des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse.
Parmi la crème de la crème du lycée on pouvait compter Yvan et ses trois amis - les Quatre Cavaliers comme ils aimaient s’appeler, le gang d’Allic Beackerman - que tout le monde appelait généralement la Mafia - et la bande des Divas, mené d’une main de fer par Kalem Callahan.
Yvan lui lança une pièce blanche d’échiquier sur le bras pour le sortir de ses pensées et le jeune Von Dast se redressa pour essayer de trouver une alternative à la mort de tous ses petits soldats. Comme il ne trouvait rien, il avança son cavalier qui se fit happer automatiquement par la reine. Ce qu’Elijah n’avait pas prévu, c’était que celle-ci ferait un échec à son roi blanc. Mince, pourtant il était bon observateur normalement !
Son grand frère lui adressa un sourire narquois et Elijah secoua la tête, dépité en le voyant prendre son roi lors de son coup suivant. Il était vraiment nul aux échecs. Yvan essaya ensuite de lui expliquer ses erreurs et de lui montrer comment feinter l’adversaire. Il lui montra plusieurs coups basiques et embraya sur d’autres plus compliqués en voyant que son petit frère buvait ses paroles. Yvan était vraiment un bon frère, il était toujours attentionné et prévenant, même si Elijah était un cas désespéré. Là où bien d’autres auraient renié leur lien de famille en voyant que leur frère n’était ni aussi populaire ni aussi doué qu’eux, Yvan avait redoublé de prudence.
Il lui accorda moins d’attention - et Elijah s’en sentit presque soulagé - quand Taesch arriva dans son champ de vision. Électron libre, Taesch était un Black lui aussi qui ne s’attachait jamais à un groupe en particulier. Ces temps-ci, il traînait surtout avec les Divas et les Quatre Cavaliers puisqu’Yvan était son nouveau petit-ami. Certains auraient dit ‘trophée’ mais Elijah n’avait pas perdu espoir en la bonté de celui qu’il voyait désormais tous les jours, et il espérait vraiment voir de l’amour dans ces yeux verts pétillants.
Taesch était accompagné de Clair, Eugène et Luscka, les trois autres membres du quatuor d’Yvan. Si Yvan était le grand violent du groupe, Clair était généralement la voix de la sagesse et Luscka celui qui résolvait les problèmes. Quant à Eugène ... eh bien généralement il était celui qui empirait les choses mais tout le monde l’appréciait avec son grain de folie alors ce n’était pas si grave.
Le regard d’Elijah croisa celui de Luscka et il sentit un frisson courir le long de sa colonne vertébrale. Luscka était sans doute le plus prisé de la bande et recevait des tonnes de demandes de relation par jour. Les trois autres faisaient généralement trop peur aux gens du commun mais Luscka était avenant et, si son gabarit en impressionnait plus d’un, il était assez agréable pour qu’on passe outre cette surprise. Tout le monde voulait sortir avec lui et Elijah comprenait bien assez pourquoi. Avec son teint tout juste hâlé, ses grands yeux ambrés et son étreinte présumée réconfortante, il faisait un petit ami tout indiqué.
Comment Luscka aurait-il pu se rendre compte de l’existence d’Elijah au milieu de ce flot de gens qui l’admiraient ? Comment aurait-il pu se rendre compte de son regard douloureusement amoureux ? D’aussi loin qu’il ne s’en souvienne, Elijah avait toujours été amoureux du meilleur ami de son frère. Depuis le bac à sable, il l’avait admiré, de loin, il avait rougi et bafouillé en le voyant, il avait observé chacun de ses sourires, chacune des étapes de sa vie. De toute façon, Elijah était un White, un point dans une masse grouillante et il ne comptait pas vraiment.
Dans ce lycée, on n’existait pas vraiment si on n’était pas un Black.

Après s’être éclipsé de la salle de jeu dans laquelle son frère lui avait mit une raclée aux échecs, il rejoignit Grim, qui lisait sous un arbre. Ses cheveux étaient mouillés et Elijah comprit tout de suite qu’on lui avait encore passé la tête sous la douche du vestiaire des garçons. C’était la ‘blague’ préférée d’Allic Beackerman et la Mafia adorait persécuter les nerds, surtout Grim, qui leur tenait tête à chaque fois. Cependant, il ne fit aucune remarque, pour ne pas embarrasser son meilleur ami. Son seul ami.
Grim et Elijah étaient amis depuis bientôt dix ans. Ils s’étaient rencontrés à l’école primaire et il était un peu triste de constater que les choses n’avaient pas du tout changé depuis l’époque. Allic Beackerman adorait toujours tremper Grim même si ce n’était plus dans des toilettes et Luscka ignorait toujours autant les sentiments du petit frère de son meilleur ami. Il était plutôt gentil avec lui mais il restait quand même très absent dans sa vie.
Le petit blond claqua son livre avec énergie et sourit de toutes ses dents à son ami qui devint soudain très inquiet. Bien entendu, il lui faisait confiance mais quand il avait ce sourire un peu fou, ils finissaient généralement dans la panade.
“J’ai trouvé un livre de magie dans la bibliothèque. C’est vieux et poussiéreux et je ne crois pas que Luce m’aurait laissé l’emprunter si je lui avais montré mais ça a l’air trop cool. Et regarde, il y a même un philtre d’amour !”
Très intéressé par la magie, même s’il n’y avait jamais vraiment cru, Elijah fut d’autant plus captivé parce qu’on parlait d’un livre. Les livres n’avaient jamais tort et s’il n’avait pas aussi fermement tenu à un athéisme péremptoire, il aurait peut-être bien pu leur vouer un culte. Quelque chose le poussait à étudier ce philtre d’amour dont lui avait parlé Grim mais il avait honte. Bien sûr, il avait directement pensé à Luscka, qui ne paraissait plus si inaccessible d’un coup. Mais c’était mal ... non ?
Grim se redressa en entendant la cloche et lissa sa jupe. Bien sûr, il portait son uniforme blanc avec un aplomb incroyable et le fait de choisir entre l’uniforme masculin et l’uniforme féminin - qu’il alternait selon son humeur du jour - ne lui était jamais venu à l’esprit. Grim n’était peut-être pas homosexuel, mais dans son comportement il était tellement ... gay.
Quand ils arrivèrent en cours, ils virent tout de suite que l’ambiance n’était pas habituelle. Mme Shirn, la vieille femme qui leur enseignait les mathématiques n’était pas là et avait été remplacée par un homme dans la trentaine qui leur expliqua gentiment qu’elle avait eu un accident et qu’il serait là jusqu’à la fin de l’année scolaire. Il avait les cheveux courts et sombre, une veste noir charbon et un pantalon qui semblait fait sur mesure et il semblait armé d’une foi en l’humanité assez incroyable pour un professeur de lycée. Grim lui sourit un peu trop longtemps et Elijah comprit immédiatement qu’il avait quelque chose en tête.

Deux semaines plus tard, Elijah était en train de lire tranquillement un traité sur les précipités dus au changement de température quand Grim lui sauta au cou, s’appuyant sur ses épaules. Il semblait extatique et parlait si vite qu’Elijah ne pouvait même pas définir quand commençait une phrase et quand elle s’arrêtait. Le bibliophile essaya de le calmer et le força à s’asseoir dans l’herbe, à côté de lui. Une fois qu’il eut prit une bonne inspiration, Grim recommença son discours plus lentement.
“Ça marche, ça marche ! Le philtre d’amour ! J’ai eu un peu de mal à trouver une peau de serpent vieille de trois ans et de la sauge en branche mais je l’ai testé sur le nouveau prof de maths et il est raid dingue de moi. J’ai qu’à eu qu’à le regarder pour qu’on commence à sortir ensemble.”
Elijah resta un instant immobile avant de réussir à cligner des yeux et reprendre son souffle. Il ne savait pas si ce qui l’estomaquait le plus était que son ami ait eu le culot de tester cette potion sur un professeur ou que celle-ci marche vraiment. En une seconde, il se retrouva avec un papier un peu chiffonnée dans les mains et rougit immédiatement en se rendant compte que c’était bel et bien la recette du philtre d’amour. Oserait-il ?

Il lui avait fallu une autre semaine pour se décider à fabriquer le philtre d’amour. lI sentait bon la fraise à cause du sirop qui avait été incorporé à la boisson. Il l’avait mit dans une petite bouteille qu’il avait caché dans sa trousse mais maintenant il hésitait. C’était mal de forcer le destin mais d’un autre côté s’il ne se bougeait pas, Luscka finirait par sortir avec quelqu’un d’autre. Et il pourrait tomber amoureux de lui, pour de vrai, une fois qu’ils seraient ensemble, non ?
Il s’était fait beau aujourd’hui, un peu inconsciemment. C’était un jour spécial alors il avait prit ses plus beaux vêtements dans son armoire - une belle chemise en coton gris bleuté, un pantalon marron très près du corps et une ceinture pour maintenir correctement le dit pantalon - et les avait enfilé en espérant qu’ils iraient ensemble. Il avait aussi laissé ses cheveux - devenus longs depuis qu’il avait décidé que prendre rendez-vous chez le coiffeur lui ferait perdre du temps qu’il pourrait passer à réviser - détachés pour une fois. Il caressaient doucement ses épaules et prenaient une teinte un peu rosée à la lumière du soleil. Les petites tresses qu’il s’était fait sur le côté gauche dans un accès d’optimisme lui semblaient
A la cafétéria, il mima une chute pour verser rapidement le philtre dans le verre de Luscka. Tout le monde avait l’habitude de sa maladresse aussi personne ne se douta de rien. Clair le redressa d’une seule main - Elijah était vraiment un poids plume à côté des amis de son frère malgré ses épaules carrés - et lui tapa dans le dos en lui disant gentiment de faire plus attention. Il s’excusa et regarda du coin de l’oeil Luscka boire.
Dans la demie journée qui suivit, il lui sembla que les regards de Luscka étaient plus longs et appuyés quand ils venaient à se rencontrer, le philtre semblait marcher. Alors le soir, il prit son courage à deux mains et demanda à Luscka de venir voir quelque chose dans sa chambre. Luscka avait été invité à passer la nuit chez les Von Dast, ce qui avait donné à Elijah tout loisir de se retrouver seul avec celui qu’il avait ... empoisonné ? Il n’était toujours pas à l’aise à propos de ce qu’il avait fait.
Une fois dans sa chambre, il se tourna vers le meilleur ami de son grand frère et prit une grande inspiration avait de parler d’une voix décidée.
“Luscka ... tu me plais beaucoup, depuis longtemps et euh ... tu voudrais sortir avec moi ?”
Okay, c’était super maladroit et Elijah pouvait bien voir venir le refus dans le regard moqueur. Mais à la place d’un rire méchant et d’un rejet violent, Luscka se contenta de répondre par l’affirmative et de l’attraper par la nuque pour l’embrasser. C’était le plus beau jour de la vie d’Elijah, tout simplement.


Grim finissait de se sécher les cheveux quand il entendit résonner le vibreur de son portable, mais il décida d’attendre un peu pour lire ce qui était probablement le sms positif et hystérique d’Elijah lui confirmant sa relation avec Luscka. Allic était allongé contre le mur, matelassé de coussin, et semblait avoir du mal à tout comprendre.
“Donc, si je résume bien, tu as entendu Luscka von Hochen parler au frère d’Elijah de ses sentiments pour lui et tu as décidé de mentir à son meilleur ami en lui refourguant une vieille recette de diabolo à la fraise comme ce qui était censé être un philtre d’amour. Ensuite, tu as fourré dans sa tête qu’il devait bien s’habiller pour que Luscka le regarde plus et qu’il croie que le philtre marche et tu as été jusqu’à suggérer aux parents d’Elijah que ce serait bien d’inviter Luscka pour le week-end ... juste pour qu’ils puissent conclure ?”
En lui jetant sa serviette à la tête, Grim entreprit de s’habiller, hâtivement. Conclure, non mais il en entendait des belles !
“Pour qu’ils puissent se rendre compte de leur amour réciproque, c’est tout.”
Il était en train d’enfiler son haut de pyjama - un grand t-shirt rose qui couvrait presque jusqu’à ses genoux - quand Allic vint l’enlacer et mordre le lobe de son oreille.
“Et quand est-ce que tu compte lui dire, à ton meilleur ami, qu’on est ensemble et que je te baise tous les jours dans les douches pendant la pause de l’après midi ?”
Oh. Oups. Il avait complètement oublié d’informer son meilleur ami de sa relation toute neuve avec Allic. Ç’avait été si soudain et inattendu, même pour eux deux.
“Et pourquoi tu portes aussi souvent du gris en ce moment ?
- Oh ... juste comme ça.”






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Kimmy's writing, yay !
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